TOUT EST DIT

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mercredi 15 juin 2011

Le Soleil devrait connaître une longue période inhabituelle d'hibernation

Le Soleil devrait connaître une longue période inhabituelle de très faible activité, selon trois recherches dévoilées mardi aux Etats-Unis, ce qui pourrait affecter le climat terrestre.
Des astronomes américains ont observé une diminution des taches solaires et un ralentissement de l'activité près des pôles, des signes que le Soleil s'achemine vers une période prolongée de calme plat.
Alors que le cycle actuel du Soleil, le 24e débuté en 2008, commence à accélérer son activité vers un maximum qui se mesure en nombre de taches, des recherches sur l'activité intérieure de l'astre, de sa surface visible et de sa couronne laissent penser que le prochain cycle pourrait être très calme voire inexistant, selon des scientifiques du "National Solar Observatory" (NSO) et de l'"Air Force Research Laboratory".
"Si nous ne nous sommes pas trompés, le cycle actuel pourrait être le dernier d'activité solaire maximum que nous verrons avant plusieurs décennies", souligne Frank Hill, directeur adjoint du NSO, en commentant les résultats de ces recherches. Il est le principal auteur de l'une d'elles.
Qualifiant ce phénomène de "très inhabituel et d'inattendu", l'astronome a estimé que cela "affecterait un grand nombre de choses, de l'exploration spatiale au climat terrestre".
Ainsi, dans le passé, une faible activité magnétique solaire prolongée a coïncidé avec des glaciations sur notre planète. Pendant ces périodes, l'atmosophère terrestre se refroidit et se contracte et les tempêtes magnétiques près des pôles (aurores boréales), des phénomènes qui peuvent perturber les systèmes de communication terrestres, se raréfient.
"Le fait que trois observations totalement différentes du Soleil pointent dans la même direction est une solide indication que le cycle des taches solaires pourrait s'acheminer vers une hibernation", ajoute Frank Hill.

Une hibernation qui ne compensera pas le réchauffement lié aux émissions de CO2

Le nombre de taches solaires s'accroît et retombe tous les onze ans environ (durée d'un cycle), ce qui correspond à la moitié de la période à la fin de laquelle les pôles magnétiques s'inversent.
La première question est celle de savoir si ce ralentissement de l'activité solaire présage d'un second "Minimum de Maunder", une période de 70 ans de 1645 à 1715 sans aucune tache solaire et durant laquelle l'Europe a connu un petit âge glaciaire.
Matt Penn et William Livingston de l'Université Cornell (New York) ont constaté une tendance à long terme d'affaiblissement des taches solaires et prédit que les éruptions dans le champ magnétique du Soleil lors du prochain cycle seront si faibles que très peu de taches se formeront, voire aucune.
Ces taches résultent d'éruption de flux magnétiques provenant de l'intérieur du Soleil et qui empêchent des gaz moins chauds en surface d'y retourner.
Pour qu'une tache se forme, le champ magnétique solaire doit avoir une force minimum de 1.500 gauss (unité de mesure électromagnétique). Or, selon ces chercheurs, la force moyenne du champ magnétique solaire a diminué de 50 gauss par an depuis treize ans et va tomber au-dessous de ce minimum.
Mais selon Georg Feulner du Potsdam Institute en Allemagne, une forte réduction de l'activité solaire ne compensera pas le réchauffement lié aux émissions de CO2 résultant des activités humaines.
Il a calculé dans une récente étude qu'une période similaire au "Minimum de Maunder" ferait baisser les températures de 0,3 degré Celsius, or la hausse attendue d'ici la fin du siècle par le groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur le climat (Giec) est de 3,7 à 4,5 degrés.

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