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mercredi 15 juin 2011

Grèce : le déficit budgétaire continue d'exploser en 2011

Alors que les ministres des finances de l'Eurogroupe tenaient mardi une réunion pour évoquer le plan d'aide à la Grèce, le ministère des finances grec a annoncé que le déficit budgétaire du pays a dérapé sur les cinq premiers mois de 2011, s'établissant à 10,275 milliards d'euros alors que l'objectif était de 9,072 milliards. En un an, le déficit public grec s'est donc creusé de 12,9 %, malgré le plan de soutien de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).
Ce résultat, sur la base d'estimations "provisoires", découle surtout d'un manque à gagner de 1,936 milliard sur le total des recettes par rapport aux objectifs fixés par le budget. Les dépenses budgétaires, elles, sont en hausse de 6,4 % par rapport aux cinq premiers mois de 2010, à 27,592 milliards, soit 1,015 milliard de plus que prévu.
LA HAUSSE DES DÉPENSES SE POURSUIT
Le ministère a imputé dans un communiqué cette évolution au recul plus grave que prévu de la croissance au dernier trimestre 2010, à un tassement des recettes des impôts, et à une hausse des retours sur avances "du fait du règlement de différends d'années passées".
La hausse des dépenses, en dépit d'un an de rigoureuse austérité, est, elle, due au déblocage d'une ligne de crédit de 375 millions d'euros pour acquitter une part des lourdes dettes des hôpitaux, et au poids du service de la dette, avec des dépenses en hausse de 8,3 % sur un an, à 5,844 milliards.
Le gouvernement socialiste grec a prévu des mesures d'économies supplémentaires de 6,4 milliards en 2011, pour pallier ce dérapage. Le programme, qui suscite la fronde jusque dans les rangs de la majorité, doit être soumis au vote du Parlement fin juin.
LE PAYS LE MOINS BIEN NOTÉ DU MONDE
La situation de la Grèce continue d'inquiéter l'Europe, alors que les agences de notation parient sur une banqueroute du pays. Mardi 14 juin, les pays de la zone euro se sont réunis pour tenter d'avancer dans la mise au point d'un nouveau plan d'aide à la Grèce. L'enjeu principal est de réduire les divergences entre les pays sur la manière d'y faire participer les banques, alors que les agences de notation parient sur une banqueroute du pays.
Soulager la Grèce du poids de son énorme dette – près de 350 milliards d'euros – sans qu'elle soit considérée en défaut de paiement : tel est l'enjeu des discussions entre les ministres des Finances de l'Union monétaire à Bruxelles. Elles devront en principe être bouclées lundi 20 juin lors d'une nouvelle rencontre.
Après les 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans promis l'an dernier à Athènes par les Européens et le Fonds monétaire international, qui s'avèrent insuffisants, "on parle de 80 milliards d'intervention nouvelle" du FMI et des Européens, a indiqué le ministre belge des Finances, Didier Reynders. Selon lui, l'engagement des créanciers privés pourrait représenter de son côté "autour de 25 milliards d'euros", soit 105 milliards d'euros au total. Une participation des créanciers privés à laquelle tient beaucoup Berlin, et qui semble avoir convaincu tous les protagonistes.
L'agence Standard and Poor's a prévenu lundi que, quelle que soit l'option retenue, elle considérerait cela "de facto comme un défaut" et baisserait encore sa note sur la Grèce. Elle vient déjà de la dégrader à "CCC", faisant du pays le plus mal noté du monde.

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