TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 29 juin 2011

Christine Lagarde nommée directrice du FMI

Sans surprise, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a désigné la Française Christine Lagarde directrice générale du FMI, mardi 28 juin, pour un mandat de cinq ans. Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste.

Après les annonces successives des soutiens de la Chine, de la Russie, du Brésil et des Etats-Unis, le choix de Christine Lagarde par le conseil d'administration du Fonds était quasiment acquis. Restait à savoir quand ce choix interviendrait, les vingt-quatre membres du conseil – parmi lesquels une seule femme – ayant jusqu'à jeudi pour se pononcer.
Christine Lagarde, 55 ans, a été préférée "par consensus", selon le communiqué du FMI, au gouverneur de la Banque du Mexique, Agustin Carstens, 53 ans. Celui-ci lui a adressé ses vœux de réuLa Française, qui prendra ses fonctions le 5 juillet, a fait part sur Twitter de son "honneur" et de sa "joie" d'être désignée directrice du FMI.

>> Lire l'analyse de Sylvie Kauffmann, directrice éditoriale du Monde, sur les forces et faiblesses de la candidature de Christine Lagarde et les réactions à sa désignation.
  • Les dossiers qui l'attendent au FMI
C'est le dossier brûlant de la crise de la dette en Europe qui attend Christine Lagarde dès sa prise de fonction. Interviewée sur TF1 peu après l'annonce de sa désignation, Christine Lagarde a notamment insisté sur l'action du FMI en Grèce, et a appelé les partis politiques grecs à "l'entente nationale" alors que le Parlement examine l'adoption de nouvelles mesures de rigueur.
Une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro "est un scénario du pire", qu'il faut "impérativement et par tous les moyens éviter", a ajouté Mme Lagarde. "Il faut que tous les prêteurs se penchent au chevet de la Grèce, mais il faut que la Grèce se prenne en charge de manière responsable", a relevé la nouvelle responsable du FMI. Cela implique toutefois de rester "attentif" aux "plus démunis".
Sur la régulation, les flux de capitaux ou le système monétaire, le FMI et la présidence française du G20, incarnée jusqu'ici par Christine Lagarde, sont plus ou moins au diapason. La Française devra également se pencher sur la question de la gouvernance du FMI, les pays émergents y réclamant plus de poids. Sa déclaration de candidature résume ses positions : elle n'annonce pas de révolution mais entend "renforcer" la "légitimité" du FMI, avec une meilleure représentation des puissances émergentes, son "efficacité", notamment en matière de "surveillance" des déséquilibres mondiaux, et enfin "sa capacité à répondre aux besoins des pays membres".
  • Un remaniement ministériel en vue
Le départ de Christine Lagarde pour Washington entraîne la nomination d'un nouveau ministre de l'économie à Bercy. Nicolas Sarkozy et François Fillon se sont entretenus mardi soir pendant une vingtaine de minutes, juste après que Mme Lagarde eut été nommée au FMI, ce qui laisse augurer l'imminence d'un remaniement de l'équipe gouvernementale. Christine Lagarde participera toutefois au conseil des ministres, mercredi matin à 10 heures ; l'annonce du remaniement ne devrait donc pas intervenir d'ici là, comme l'a d'ailleurs confirmé Matignon à l'agence Reuters.
Les noms de trois poids lourds de la majorité circulent pour lui succéder. Ceux de l'actuel ministre du budget, François Baroin, et de sa collègue de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, reviennent régulièrement dans les cabinets ministériels ; celui du ministre de l'agriculture Bruno Le Maire est aussi souvent cité, mais ce proche du président est déjà très sollicité pour organiser la future équipe de campagne en vue de la présidentielle de 2012 et devrait donc passer son tour.
Selon plusieurs sources à l'UMP, M. Baroin aurait la préférence à présent du tandem exécutif, après que Mme Pécresse a tenu longtemps la corde.
Le remaniement sera aussi l'occasion de pourvoir le portefeuille des anciens combattants, vacant depuis le remaniement de novembre dernier, et celui de la fonction publique, après la démission fin mai du secrétaire d'Etat George Tron, inculpé pour viol et agression sexuelle. Le remaniement pourrait intervenir dès mardi soir ou mercredi matin, juste avant le départ du premier ministre, François Fillon, qui quitte Paris dans la soirée de mercredi pour un déplacement au Cambodge et en Indonésie.
>> Faites le bilan de l'action de Christine Lagarde à Bercy avec le blog Contes publics.
  • Les démélés judiciaires auxquels elle doit encore faire face
Malgré sa nomination à la tête du FMI, Christine Lagarde n'en a pas pour autant terminé avec ses ennuis judicaires en France, même si Mme La. La menace la plus immédiate concerne l'enquête pour "abus d'autorité" que pourrait lancer le 8 juillet la Cour de justice de la République (CJR) contre elle, dans le cadre de l'affaire Tapie. Le parquet général reproche notamment à Mme Lagarde d'avoir recouru à un arbitrage en faveur de Bernard Tapie dans la vente litigieuse d'Adidas par le Crédit lyonnais en 1993, alors qu'il s'agissait de deniers publics. S'il y a enquête aboutissant au renvoi de Mme Lagarde devant la CJR, elle sera longue et, le cas échéant, la ministre ne serait pas jugée avant plusieurs années.
Parallèlement, Mme Lagarde pourrait être éclaboussée par l'enquête ouverte mi-juin par le parquet de Paris sur le rôle de hauts fonctionnaires qui ont conclu l'arbitrage favorable à Bernard Tapie. Cette enquête pour "abus de pouvoirs sociaux" ne la cible pas directement, mais vise implicitement Jean-François Rocchi, le président du Consortium de réalisation (CDR), la structure publique où étaient cantonnés les actifs douteux de l'ex-Crédit lyonnais.
>> Lire notre éclairage "Comment l'affaire Tapie a rattrapé Christine Lagarde" et un décryptage des pressions judiciaires sur la future directrice générale du FMI.

0 commentaires: