TOUT EST DIT

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lundi 23 mai 2011

Une ombre plane…

Si personne n’a aperçu Dominique Strauss-Kahn depuis son placement en résidence surveillée, son ombre est omniprésente, obscurcissant encore plus les primaires socialistes qui s’annonçaient déjà peu lisibles. DSK a démissionné du FMI, ce qui a le mérite de clarifier sa succession à la tête de l’institution. Il n’a rien laissé transparaître, en revanche, sur sa candidature à la candidature socialiste. Y croirait-il encore ? La guerre psychologique menée par son avocat Ben Brafman, qui assure qu’il sera acquitté, entretient peut-être dans un coin de sa tête l’idée qu’il pourrait être innocenté dès le 6 juin, date de sa prochaine comparution. Il ne serait pas hors-délai, alors, pour concourir ; mais franchement, cet espoir est irréel. Un, parce que la cohorte de détectives privés chargés de fouiller la vie de la victime présumée du Sofitel n’est qu’au début de sa battue. Deux, parce que les révélations sur la vie sexuelle de DSK et sur l’immense richesse du couple qu’il forme avec Anne Sinclair ont profondément modifié son image, qui colle de moins en moins avec l’idée que l’on peut se faire d’un homme de gauche.

Avant son arrestation déjà, il jouait dans le clair-obscur, multipliant les signes et les opérations de com’ sans franchir le pas. Le voici mué en fantôme. On peut comprendre son silence sur les accusations dont il est la cible. Son mutisme quant à ses ambitions politiques est plus étonnant. Il semble signifier : « Après moi le déluge. »

Pendant que les New-Yorkais font du tourisme pénitencier devant l’immeuble où DSK est assigné à résidence, les socialistes français tentent, encore abasourdis, de relancer la machine des primaires. Martine Aubry semble décidée (ou contrainte) à se présenter. Elle a eu une passe d’armes télévisée à distance, hier, avec François Hollande. La patronne et l’ex-patron du PS bénéficient tous deux de la mise hors jeu de Strauss-Kahn, ce qui n’est pas fait pour pacifier le parti.

Voici dix jours se dessinait une « finale » DSK-Hollande, et le second, encore distancé, réduisait l’écart sur le premier. Aujourd’hui Hollande est le mieux placé, mais Martine Aubry est loin d’être « larguée ». Et n’oublions pas Ségolène Royal, qui mène une campagne active sur le terrain, et que l’on aurait tort d’enterrer prématurément. Le Parti socialiste n’échappera pas à un combat des chefs.

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