TOUT EST DIT

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dimanche 10 octobre 2010

Un petit mois...

Pour Israël, et surtout pour les Etats-Unis, la satisfaction sera de courte durée car la décision est lourde de sous-entendus : la Ligue arabe accorde un délai d'un mois pour une reprise des négociations israélo-palestiniennes suspendues depuis fin septembre. Officiellement, ce délai s'adresse à Mahmoud Abbas invité à présenter des « solutions alternatives » au cas où les pourparlers ne reprendraient pas... Mais Washington, le seul interlocuteur reconnu par les Arabes, est le principal destinataire de cet ultimatum feutré. Les Etats-Unis sont instamment priés de faire pression sur leur allié hébreu pour que s'arrêtent les travaux dans les colonies de Cisjordanie occupée...
Diplomatiquement, c'est le vrai sac de nœuds. A trois semaines des élections de la mi-mandat, Barack Obama, déjà fragilisé par la situation économique interne, ne peut se permettre une déconvenue de plus en politique étrangère, ajoutée aux déboires en Irak et en Afghanistan. Côté israélien, Benjamin Nétanyahou livré pieds et poings liés à sa majorité hétéroclite est incapable, faute de vision aussi, d'imposer un nouvel arrêt de la colonisation. Et Mahmoud Abbas se trouve dans une situation comparable : lui aussi est dans l'impasse. S'il met ses menaces à exécution en claquant la porte, il compromet son avenir (et celui du Fatah) en laissant la place toute chaude au Hamas. Quel fiasco également pour la Ligue arabe « modérée » ! L'échec des négociations signerait la victoire des extrémistes en renforçant le leadership de l'Iran dans la région.
Raisonnablement, les parties en présence, tout en ne voulant pas rompre mais en ne sachant comment renouer le dialogue, devraient trouver un compromis. Les Etats-Unis cherchent à fléchir Israël avec quelques « incitations » comme la livraison de chasseurs ultramodernes (que la Russie compenserait aussitôt en vendant des missiles antiaériens de dernière génération à la Syrie...) Par exemple, au gel de la colonisation se substituerait la lenteur administrative dans la délivrance des permis de construire. Et Mahmoud Abbas devrait s'en contenter pendant la durée des négociations.
Malheureusement, la raison et la volonté de compromis sont ce qui manque le plus au Proche-Orient. Pourtant, il n'y a pas d'autre issue. Le refus de toute concession par Israël transformera tôt ou tard la Cisjordanie en grand Gaza. Un Etat palestinien autoproclamé dans les frontières de 1967 -ce que semble suggérer Mahmoud Abbas en cas de blocage- mettra le monde entier dans l'embarras. En commençant par les pays arabes qui, sous la pression de leurs populations, seront obligés de reconnaître cet Etat, donc de le secourir. Avec d'autres dangers en perspective...


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