TOUT EST DIT

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vendredi 25 juin 2010

La facture sociale

Le match qui a débuté hier est décisif. De son résultat dépend l'issue de la prochaine présidentielle. Si les négociations sur la réforme des retraites, pour l'heure inexistantes, ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, les salariés feront payer l'addition à Nicolas Sarkozy. Il sait que les choses sérieuses ont commencé quand le gouvernement a dévoilé sa réforme. Il sait aussi que la mobilisation d'hier lui signifie sans ambiguïté que la bataille sera rude. Il n'ignore pas non plus que les affaires qui concernent plusieurs membres du gouvernement parasitent l'avancement du dossier et accroissent le sentiment d'injustice de cette mesure d'allongement de l'âge de la retraite.

L'unité syndicale presque refaite et le nombre de manifestants dans la rue attestent que la fermeté des déclarations et les sondages censés préparer l'opinion n'ont eu que des effets limités. Si Nicolas Sarkozy était aussi serein qu'il l'affecte, il n'aurait pas profité de l'été pour faire avancer la réforme marqueur du quinquennat. Son expérience lui a déjà permis de mesurer que, majorité institutionnelle ou pas, les mesures gouvernementales sur les retraites ont toujours une forte influence sur les comportements des électeurs. Or le premier corps électoral ce sont les salariés.

Éric Woerth a beau mettre l'accent sur les privilèges des fonctionnaires, multiplier les arrogances sur « le peuple hostile au changement et recroquevillé sur ses acquits », il a de plus en plus de mal à occulter que la facture sera sociale et qu'il va falloir tailler dans les budgets publics. Et le plan de rigueur ne sera pas loin derrière pour donner des gages aux agences de notation.

Or s'il y a des problèmes de retraites et de diminution des cotisations c'est parce qu'il y a des problèmes d'emplois. Il faut donc arrêter de jouer avec les dispositifs et se décider à financer le retour à l'équilibre par l'impôt sur tous les revenus et pas seulement sur le salariat. Mais pour le chef de l'État cette affaire sera bouclée dès le Conseil des ministres du 13 juillet, quel que soit le ministre du Travail en place. Tout au plus est-il disposé à quelques ajustements déjà prévus. À moins que la mobilisation et la perspective d'un vote rejet?

DANIEL RUIZ

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