TOUT EST DIT

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vendredi 25 juin 2010

État des forces

Il fallait, pour les syndicats, réussir la mobilisation du 24 juin. Le précédent rendez-vous, en mai dernier, était apparu modeste, eu égard à la position offensive des organisations de salariés sur la réforme des retraites. Le nombre de manifestants, jeudi, les a rassurés. Malgré un front désuni, FO faisant toujours opposition à part, l’objectif quantitatif semble atteint, nonobstant les classiques variations statistiques entre organisateurs et police. D’autant que, cette fois, les fonctionnaires se sont sentis concernés : à propos des retraites, mais aussi parce que leurs syndicats rencontrent aujourd’hui le secrétaire d’État à la fonction publique pour des négociations salariales, avec, comme point d’inquiétude, le gel des salaires, tel qu’adopté déjà dans plusieurs pays européens.

Faut-il voir dans cette importante mobilisation les signes avant- coureurs d’une rentrée chaude, au moment de la discussion parlementaire ? Un coup de semonce afin d’obtenir quelques inflexions du projet ? Est-ce un baroud d’honneur, avant le no man’s land de l’été, pour rappeler que, malgré la résignation apparente des Français (telle qu’elle transparaît dans quelques sondages), la copie ne passe pas. Non pas qu’il y ait des doutes sur la nécessité de réformer le système, mais des interrogations sur l’équité des solutions envisagées.

Les salves d’« affaires », de plus ou moins lourdes conséquences, ayant émaillé l’actualité ces derniers jours ne vont pas apaiser le sentiment, toujours vivace dans l’opinion publique, que, dès lors qu’il s’agit de se serrer la ceinture, certains sont « plus égaux » que d’autres.

Que le président de la République, en cette journée de manifestations, ait trouvé le temps de rencontrer un footballeur professionnel pour parler des résultats désastreux de la Coupe du monde en aura agacé plus d’un. Est-on vraiment sûr, à ce niveau de l’État, qu’il faille ainsi, illico presto, dégager un créneau dans un agenda… de plus que ministre ? N’y a-t-il pas d’autres urgences, d’autres priorités ? François Fillon, aujourd’hui, prend la parole. Il aura à cœur de répondre à l’attente exprimée par les manifestants ; et fort à faire pour les convaincre de la juste répartition des efforts.

Dominique Quinio

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