TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 1 juillet 2010

Les timides avancées de la diffusion de séries télé sur le Web français

L'intégralité des saisons en cours de Glee, The Office, Docteur House et toutes les saisons de plusieurs séries phares d'ABC, Fox et NBC : pour 9,99 dollars (8 euros) par mois, les abonnés "premium" de Hulu, un site de diffusion de vidéos réservé aux Américains, auront désormais accès à un catalogue impressionnant de séries télévisées récentes, en haute définition.
Fondé en 2007, le site est la propriété d'un fonds d'investissement et de trois réseaux de diffusion : ABC (Disney), News Corp. (le groupe de Rupert Murdoch) et NBC Universal. Elle diffuse exclusivement des films et des séries de ces trois networks. Jusqu'à cette semaine, le site était entièrement financé par la publicité, avec des coupures publicitaires comme sur les chaînes de télévision classiques. L'offre gratuite perdurera, mais sera complétée par une offre sur abonnement, qui permettra d'accéder à des archives plus étendues.

Même sans abonnement, Hulu est pourtant un site rentable. Si les sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion ne sont pour l'instant pas à l'équilibre financier, Hulu a annoncé avoir atteint la rentabilité ces deux derniers trimestres, et table sur un chiffre d'affaires de 100 millions de dollars (80 millions d'euros) à l'été 2010. Un résultat rendu possible par la limitation du système, réservé aux habitants des Etats-Unis, ce qui lui permet de vendre des publicités plus cher car ciblées sur un pays à forts revenus.

EN FRANCE, UNE OFFRE ÉCLATÉE

En France, les distributeurs, et en partie les chaînes de télévision, tentent elles aussi de tirer parti de ce nouveau mode de diffusion. M6 Replay diffuse ainsi gratuitement, outre les émissions-phares de la chaîne, des épisodes de séries comme NCIS. France Télévisions propose Clara Sheller ou Plus belle la vie pour un ou deux euros l'épisode. TF1 loue également des épisodes de Lost ou Docteur House pour trois euros, et Canal+ diffuse des épisodes de 24 heures chrono ou Les Tudors pour deux à trois euros pièce.

Contrairement à ce que permet Hulu et son actionnariat multiple, l'offre reste donc très fragmentée en France. La faute, notamment, aux complexes accords de droits qui régissent les liens entre un diffuseur et l'éditeur d'une série télévisée, la diffusion sur le Web pouvant faire l'objet de négociations très différentes de la diffusion télé.

Les chaînes de télévision ont perçu cette faiblesse, et des discussions ont été entamées fin 2009 entre M6, TF1 et Canal+, pour tenter de mettre sur pied un "Hulu à la française". Un début d'alliance qui n'a toujours pas abouti, et qui répond aussi à la crainte des chaînes de se faire déborder par une ouverture de Hulu au marché européen. "Il est vrai que nous pensons à la menace que pourrait représenter Hulu pour les entreprises françaises", notait Nonce Paolini, le PDG de TF1, en octobre 2009.

Même si Hulu n'a pour l'instant pas indiqué vouloir s'installer sur le marché européen, d'autres acteurs se sont lancés dans la télévision de rattrapage – et donc dans la diffusion de séries télévisées. Le fournisseur d'accès à Internet Free propose depuis cette semaine une offre multi-chaînes sur ses décodeurs vidéo. Mais cette dernière ne reprend qu'une toute petite partie des séries télévisées sur les chaînes partenaires. D'autres sociétés, comme SDBS Active, ont lancé des annuaires des offres des différentes chaînes. Une activité dénoncée par certaines chaînes, mais légale.

PRIORITÉ AU CINÉMA

Si l'offre en matière de séries télévisées s'étoffe petit à petit, elles restent un "parent pauvre" de la vidéo à la demande. Le rapport Zelnik, qui liste de nombreuses pistes pour le développement de l'offre légale de contenus culturels sur Internet, consacre un chapitre au développement de la vidéo sur le Web. Il propose plusieurs mesures sur le calendrier de sortie des films ou l'implication des fournisseurs d'accès à Internet dans la diffusion de films à la demande ; il ne consacre en revanche pas une ligne au statut des séries télévisées.

Pourtant, les séries jouent un rôle moteur dans l'adoption des services légaux de diffusion de vidéo en ligne. "Les contenus privilégiés par les internautes sur les sites de télévision de rattrapage restent de loin les séries américaines, qui représentent le tiers des programmes visionnés (+ 20,1 points par rapport au début de l'année 2009)", note ainsi le rapport 2010 du Centre national de la cinématographie. Dans le même temps, la part d'internautes qui utilisent ce type de service a augmenté de 52 % à 57,5 %, et ce alors que l'offre reste limitée dans l'Hexagone.

PETIT, MINABLE ; VOILÀ CE QU'EST LE COMPORTEMENT DES TÉLÉVISIONS FRANÇAISES À L'ÉGARD DE LA DIFFUSION DES SÉRIES PAR LE NET.
CE COMPORTEMENT FAVORISE LE TÉLÉCHARGEMENT ILLÉGAL ET C'EST TANT MIEUX !

0 commentaires: