TOUT EST DIT

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mercredi 23 juin 2010

Le calvaire avant l'hallali

C'est fini et mal fini ! Dans la confusion morale et technique qui aura été la marque du chaotique parcours de la France en Afrique du Sud, même l'honneur n'est pas sauf. Mais comment pouvait-il en être autrement au bout de tant d'incohérence de comportement et d'inconsistance d'un fond tactique indigent, indigne de joueurs de ce niveau et du sphinx de pacotille qui leur a servi d'entraîneur dans une compétition où même leur qualification était immorale. Cette défaite qui fait saigner nos amertumes déroule le tapis rouge pour Laurent Blanc. Mais de grâce n'en faisons pas un génie par avance et par comparaison. Sa fin bordelaise et ses propos parfois « doménéchiens » doivent inspirer la réserve.

Un but en trois matches, derniers d'une poule annoncée facile, la spirale infernale de la désillusion? Le calvaire jusqu'à l'hallali qui ne manquera pas de sonner le fiasco d'une génération bleue de mercenaires fragiles et hors de la réalité qui les entoure. Casqués d'oreillettes, murés dans un silence arrogant, ils n'ont à aucun moment entrouvert la fenêtre de l'enthousiasme et de l'espoir, jamais ils n'ont été une équipe. La France n'avait rien à faire là, elle l'a prouvé en étant absente de ses matches et en ne mouillant jamais le maillot.

Cet échec est celui de l'individualisme de vedettes qu'on a juxtaposé en leur versant des cachets et qui ne pouvant offrir un football de qualité ont cherché à exister dans le spectacle médiocre d'une mutinerie dont ils n'avaient même pas le talent. La déception est immense chez les supporteurs qui aspiraient à vibrer dans une communion collective et qui n'ont eu droit qu'au mépris de gosses trop gâtés à qui on n'a rien appris.

Que c'est loin 1998 et sa victoire black, blanc, beur. En douze années on est passé de l'espoir d'une société d'échange et de partage au triomphe de l'individualisme et du sauve-qui-peut. Peut-être cette déconfiture n'est-elle que le symptôme de la crise culturelle d'une société qui ne se reconnaît plus comme société. Qu'au moins dans un ultime sursaut de pudeur on nous épargne les déballages et les pleurnicheries tardives de la ministre. L'heure des comptes et du courage a sonné.

DANIEL RUIZ

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