TOUT EST DIT

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dimanche 9 mai 2010

Cacophonie autour du Fonds d'urgence européen

Nicolas Sarkozy a convoqué une réunion interministérielle, dimanche, à 18h45, pour faire le point sur la crise financière que traverse la zone euro, annonce l'Elysée dans un communiqué. Le premier ministre ainsi que les ministres des affaires étrangères, du budget et des affaires européennes participeront à cette réunion de travail, précisent les services présidentiels. La ministre de l'économie sera représentée par son directeur de cabinet. Christine Lagarde doit assister dans la journée à la réunion des ministres des finances de l'UE sur la crise de la dette grecque et la création d'un fonds de soutien financier inédit en faveur des pays de la zone euro en difficulté, dans l'espoir de stopper la contagion d'une crise qui menace les fondements l'Union monétaire.

LE REFUS DE LONDRES

La réunion doit commencer à partir de 15 heures à Bruxelles. Elle est précédée par une convocation extraordinaire du collège des commissaires de la Commission européenne à partir à 13 heures pour "discuter et adopter" le projet de dispositif qui devait ensuite être proposé aux ministres.
Il s'agira d'un "mécanisme européen de stabilisation destiné à préserver la stabilité financière en Europe", selon la déclaration publiée à l'issue d'un sommet des dirigeants des seize pays de la zone euro vendredi. Ceux-ci ont demandé qu'un tel fonds soit prêt avant l'ouverture des marchés lundi. Une réunion extraordinaire des ministres des finances de l'ensemble de l'UE est nécessaire car il s'agit d'approuver un dispositif garanti par les 27 pays du bloc, même s'il est destiné aux 16 de la zone euro.

Mais le sujet ne va pas sans poser de difficulté : la Grande-Bretagne, en pleine transition, refuse de participer, en y apportant sa garantie, au Fonds d'urgence envisagé pour aider les pays de la zone euro en difficulté, a indiqué dimanche une source diplomatique britannique à l'AFP. "Ne ne voulons pas participer à un Fonds de secours européen", a souligné cette source.

L'idée de départ était que la Commission européenne puisse emprunter en bénéficiant de la garantie de tous les pays de l'Union européenne, y compris ceux comme la Grande-Bretagne qui n'utilisent pas l'euro, puisqu'il s'agit d'un mécanisme de l'UE, selon des sources diplomatiques.
Pour valider un tel dispositif au niveau de toute l'UE il faudrait l'approbation d'une majorité qualifiée suffisante des 27 ministres européens qui se réunissent à Bruxelles, mais l'objectif serait d'avoir un consensus. Le refus de Londres d'y participer pourrait contraindre la zone euro à se rabattre sur un mécanisme de prêts garantis par les seuls pays utilisant la monnaie unique, une option également à l'étude.

Le plan d'urgence pour défendre la monnaie unique sera-t-il au bout du compte garanti par tous les pays de l'UE ou les seuls Etats de la zone euro? "C'est une question en débat", a reconnu une source diplomatique d'un autre pays européen. Les Britanniques, s'ils refusent d'apporter leur garantie aux prêts européens, sont en revanche disposés à approuver, sur le principe, la création du Fonds de stabilisation, selon la source britannique. La dernière proposition sur la table parle d'un montant de 60 milliards d'euros pour le fonds, a-t-elle précisé. La zone euro doit impérativement aboutir à un accord avant l'ouverture des marchés financiers en Asie dans la nuit de dimanche à lundi, afin d'être en mesure de rassurer les investisseurs qui après la Grèce ont pris dans leur mire l'Espagne, le Portugal ou encore l'Italie.
Les marchés s'inquiètent du niveau de déficits et d'endettement des pays de la zone euro.

SOUTIEN D'OBAMA

La crise prend aussi une dimension internationale. Le président américain Barack Obama s'est dit "très préoccupé" par la crise budgétaire grecque et son impact sur les économies européenne et américaine, dans une interview à la chaîne russe Rossiya diffusée samedi. "Mais je crois que les Européens ont pris conscience que c'était très grave. La Grèce prend des mesures très difficiles, en tout cas ils ont mis en place un plan qui appelle à des mesures difficiles", a observé le président américain. "Si nous pouvons stabiliser la situation en Europe, ce sera bien pour les Etats-Unis, et ce sera bien également pour la Russie", a ajouté Barack Obama, soulignant que la crise grecque et l'impact qu'elle avait sur les marchés mondiaux étaient des "menaces sérieuses" pour les Etats-Unis. Les Bourses mondiales ont terminé en baisse vendredi, sur fond de craintes de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro.

RÉUNION DES BANQUIERS CENTRAUX

Des banquiers centraux ont entamé dimanche une série de réunions à Bâle dans le cadre d'une rencontre bimensuelle au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI) où la crise grecque et la fragilité de l'euro devraient s'imposer. Cette réunion de gouverneurs des principaux instituts d'émission fait partie de l'agenda annuel de l'institution considérée comme la "banque centrale des banques centrales".

Habituellement très discrète, la rencontre du groupe de banquiers doit se conclure lundi en début d'après-midi par une déclaration de leur porte-parole, qui est actuellement également président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet. Une conférence organisée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque national suisse (BNS) lui emboîte le pas mardi, cette fois à Zurich. Une nouvelle fois, les problèmes de l'euro devraient s'imposer lors de ce meeting d'une journée orchestré notamment par le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn.

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