TOUT EST DIT

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dimanche 11 avril 2010

Hifi Ces fabricants du Midi qui magnifient votre musique

C’est un éclairage peu connu du Languedoc-Roussillon. Mais la région abrite quelques-uns des plus grands fabricants mondiaux de matériels audio très haut de gamme. En clair, l’audiophile passionné peut se constituer, au prix de quelques sacrifices, l’une des meilleures chaînes hifi du monde sans sortir du Languedoc.

Midi Libre est allé à la rencontre de quelques-unes de ces sociétés qui, la plupart du temps, emploient peu de salariés. A l’image de l’Audoise Jadis, une des références en matière d’amplificateurs et de préamplificateurs à tubes, aux côtés de McIntosh et d’Audio Research. Visite chez des orfèvres qui repoussent les limites de la haute fidélité.

Même James Cameron achète des produits faits à Villedubert. Et pour cause :
le réalisateur de Titanic et d’Avatar écoute ses CD sur une chaîne Jadis, autrement dit l’un des meilleurs systèmes d’amplification à lampes au monde en matière de haute fidélité.

La société Jadis, une entreprise de douze personnes, est en effet installée dans cette commune de l’Aude, proche de Carcassonne. Et, malgré sa petite taille, elle est elle-même une star dans le monde fermé des audiophiles fortunés. Les plus riches d’entre eux ne redoutent d’ailleurs pas de parcourir des milliers de kilomètres pour venir écouter les différents produits de la gamme, directement sur place. Pourtant, ses amplificateurs, préamplificateurs et platines CD sont déjà distribués dans 43 pays. « Un client new yorkais a découvert la région en venant chez nous. Elle lui a tellement plu qu’il a décidé d’acheter une maison ici », commente Patrick Calmettes, l’un des deux actuels dirigeants avec son frère Jean-Christophe.

A Taïwan, un club de fans a même vu le jour. A Shanghai, on leur demande des autographes sur les salons spécialisés…
Jadis a pourtant vu le jour au pire moment. En 1983. A l’époque, les amplificateurs à lampes étaient en perte de vitesse. Il n’y avait alors plus qu’une poignée de fabricants dans le monde. Fallait-il être fou ou passionné pour s’y lancer. Car, pour ne rien arranger, les usines de fabrication de lampes se raréfiaient. Les progrès électroniques, avec la généralisation du transistor, avaient eu, au fil des ans, raison de la plupart des grandes marques de tubes. Les lampes de préamplification ou d’amplification, c’était dépassé, trop capricieux, disait-on. Rares étaient ceux qui s’entêtaient encore à trier les bons tubes, afin de repérer les meilleurs d’entre eux et les utiliser dans des montages hifi qu’ils allaient transcender.

La société Jadis, malgré ce contexte défavorable, a néanmoins su tirer son épingle du jeu. Mieux : la petite entreprise s’est rapidement fait un nom. A Paris, d’abord, par le bouche à oreille, puis en Europe. Bref, au fil des ans, sa notoriété est devenue mondiale. Grâce à une qualité jamais prise en défaut et, faut-il préciser, quelques secrets très bien gardés qui participent toujours à ce que l’on nomme la "signature Jadis", le « sweet sound » pour les Anglo-saxons.

La petite société fabrique elle-même les transformateurs de ses appareils. Or, les audiophiles le savent : ce sont des pièces essentielles dans la restitution audio. Là réside donc un de ses secrets - mais ce n’est pas le seul - qu’aucun concurrent n’a jamais pu percer. A l’arrivée, en tout cas, Jadis a collectionné prix et récompenses. Ses productions, faut-il ajouter, sont de véritables œuvres d’art : composants sélectionnés, châssis formé dans de l’inox chirurgical, façades travaillées à l’or fin, câbles de liaison en argent… Tout est fait à la main. Les plus gros amplificateurs, les 2 x 1 000W, demandent, chacun, 200 heures de montage.

Ses productions qui visent la perfection ont évidemment un prix. Les tarifs vont de 3 000 € à 70 000 €. « Notre clientèle va du passionné qui fera un prêt pour un ampli de 30 W à celui qui met 2 M€ dans sa chaîne. Nous portons autant de soin aux uns qu’aux autres », résume Patrick Calmettes, dont la notoriété ne monte pas à la tête. Pour lui, il ne sera jamais question de quitter Villedubert : « Nous sommes Audois. Et nos racines sont bien ancrées ici. »

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