TOUT EST DIT

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jeudi 11 mars 2010

POUR/CONTRE – Remplacer les profs par des étudiants

2,2 millions d'heures de cours ne sont pas remplacées dans le secondaire. Un chiffre qui a poussé à une "mobilisation générale" de l'Education nationale. Son ministre propose le remplacement des profs absents par des étudiants. Les parents d'élèves se réjouissent, les syndicats réagissent. Qu'en pensez-vous ? votreavis@lepetitjournal.com
Qu'est-ce que c'est ?
Luc Chatel avait déjà évoqué cette idée le 20 janvier dernier. Il la confirme. Le ministre de l'éducation nationale souhaite endiguer le phénomène de l'absentéisme professoral en proposant à chaque académie de se doter, en plus des remplaçants titulaires, d'"un vivier de remplaçants qui pourra être composé soit de jeunes retraités de l'Education nationale soit d'étudiants en cours de formation ou juste diplômés, qui pourront subvenir à des besoins urgents". Ces personnes “auront déjà été vues par les inspecteurs”. Elles auront “dû bénéficier de stages d’observation avec des professeurs expérimentés”. Cette mesure sera mise en place dès la rentrée 2010, dixit le ministre.

POUR
Les parents d'élèves sont les premiers à avoir réagi favorablement à cette mobilisation du ministère. La FCPE, première fédération des parents d'élèves, s'est félicitée que "l'ampleur du problème [ait] enfin été reconnue".Le président de la Peep, deuxième fédération de parents d'élèves de l'enseignement public, Philippe Vrand a déclaré que le ministère allait "dans le bon sens", et qu'il fallait continuer à faire en sorte que "la continuité du service public [soit] assurée". La Peep avait demandé lundi que l'Education nationale assure le remplacement de "tous les cours". Cette mesure pourrait peut-être apaiser la colère des parents d'élèves de cinq écoles de Pantin (Seine-Saint-Denis) qui ont envoyé mardi 50 recours pour protester contre les non-remplacements. Ils demandent "une réparation symbolique d'un euro par jour".

CONTRE
Les syndicats de professeurs sont beaucoup moins enthousiastes et s'inquiètent de l'enseignement prodigué par des étudiants n'ayant pas l'expérience nécessaire. "Remplacer au pied levé un enseignant dans une classe de maternelle ou de CM2 ne s'improvise pas: cela demande connaissance des niveaux, de la gestion d'une classe et professionnalisme", souligne le SNUipp, principal syndicat du primaire. Le SE-Unsa (enseignants) a déploré ce recours à des "rustines cache-misère". Le Snes-FSU (premier syndicat des enseignants de collèges et lycées) a fustigé le gouvernement qui est, selon lui, le seul responsable du non-remplacement des professeurs absents. En 2009, 3.000 postes de professeurs-remplaçants ont été supprimés. Il dénonce un ministre "pompier pyromane" qui "tente de juguler des problèmes qui sont d'abord le résultat de sa politique".

Qu'en pensez-vous ?
Remplacer un prof absent par un retraité ou un étudiant est-ce une bonne idée ? Mieux vaut remplacer à tout prix ou n'avoir recours qu'à des professionnels, quitte à faire louper quelques heures de cours aux élèves ?

Damien Bouhours

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