"Je n'imagine pas un instant que le parquet fasse appel d'un jugement ne laissant place à aucun doute", lançait Dominique de Villepin, jeudi soir, sur le plateau de France 2, quelques heures après l'annonce de sa relaxe par le tribunal. La réalité l'a rattrapé : le parquet a décidé vendredi matin de faire appel du jugement. "Le tribunal n'a pas tiré toutes les conséquences de ce qu'il a entendu et il reste encore une part de vérité à faire émerger. Tout n'a pas été dit dans cette affaire", annonce le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, sur Europe 1. Ce dernier avait requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende à l'encontre de l'ex-chef du gouvernement.
Dominique de Villepin a été informé de l'appel sur le plateau de RMC, à quelques minutes de son passage à l'antenne. Sur les ondes, l'ancien chef du gouvernement accuse d'emblée le chef de l'État de "poursuivre son acharnement". "Je connais bien Jean-Claude Marin pour savoir que ce n'est pas sa décision. Il décide, dit-il, de faire appel, mais c'est une décision de Nicolas Sarkozy", affirme Dominique de Villepin, qui s'en prend une nouvelle fois directement au chef de l'État. "Nicolas Sarkozy a menti dans ce dossier, les éléments sont là, il a menti sur la date à laquelle il a été informé de ces opérations." Le chef de l'État "a poussé, lors du procès, dans la bouche de son avocat, tellement loin qu'il a été amené à utiliser des documents à qui il a donné une interprétation fausse", avance Villepin. Selon ce dernier, Sarkozy "a été amené à s'appuyer sur l'un de ceux qui ont été reconnus coupables en donnant du crédit à la thèse défendue par Imad Lahoud", selon laquelle l'informaticien connaissait bien l'ancien Premier ministre.
Horizon 2012
Dominique de Villepin ne s'arrête pas là, et continue à invectiver le chef de l'État. "Il préfère persévérer dans son acharnement et sa haine plutôt que d'assumer sa fonction." Et l'ex-Premier ministre d'évoquer "un détournement de la fonction présidentielle, un détournement du pouvoir". "Je regrette que ce spectacle pitoyable soit donné aux Français, je regrette que la justice soit instrumentalisée", renchérit-il.
"C'est une décision qui fait date. (...) Le verdict du tribunal marquait le triomphe de la justice sur la politique. Cette décision aurait mérité d'être méditée par le parquet, par la garde des Sceaux et par Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas un grand jour pour la politique", lance Dominique de Villepin, qui préfère se concentrer sur "l'avenir", entendez être une alternative au chef de l'État en 2012, lors de la prochaine présidentielle.
"Je ne tomberai pas dans le piège, tendu ce matin par Nicolas Sarkozy, de la rancoeur et de la haine. (...) Cela me renforce dans le devoir qui est le mien de me battre pour les Français. Quand, au sommet de l'État, la personne fait défaut, il faut que d'autres portent le fardeau du pouvoir", affirme cette figure chiraquienne. Reste à celui qui ne s'est jamais présenté à une élection de rassembler au-delà de ses - quelques - partisans. Son nouveau défi.
QUAND ON N'A RIEN A SE REPROCHER, ON FERME SA GUEULE !!!
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