TOUT EST DIT

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mercredi 23 décembre 2009

Elections régionales : "Il faut avoir envie", lance M. Sarkozy à ses troupes

En langage d'entreprise, cela s'appelle un séminaire de motivation. La majeure partie des têtes de liste de la majorité pour les élections régionales s'est retrouvée à huis clos, mardi 22 décembre, dans un salon de l'Elysée, à un peu plus de trois mois du scrutin, prévu les 14 et 21mars. Ne manquaient à l'appel que Thierry Mariani (Provence-Alpes-Côte d'Azur), Christophe Béchu (Pays de la Loire), Laurent Hénart (Lorraine) et Alain Marleix (Auvergne), qui s'était fait remplacer par le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, initialement pressenti pour être candidat dans cette région.
Sagement assis en demi-cercle, avec toasts et boissons, les candidats ont écouté un Nicolas Sarkozy aux accents de campagne leur rappeler qu'il n'est pas question de baisser les bras, même si les sondages font grise mine. "Il faut y aller à fond", a affirmé le président de la République, flanqué d'Hervé Morin, le président du Nouveau Centre, parti allié de l'UMP, et de Xavier Bertrand, le secrétaire général de la formation présidentielle.

"Il a remonté les troupes et nous a dit qu'il fallait avoir envie", raconte une tête de liste. "La motivation est la première chose que veulent les électeurs", a martelé M. Sarkozy, qui considère que son volontarisme a été une des clés de son succès lors de la présidentielle 2007.

"ON NE M'ENFERMERA PAS !"

Le chef de l'Etat a ensuite appelé ses têtes d'affiche à ne pas mener une campagne strictement locale. "Il nous a dit : “De toute façon, si vous n'intégrez pas la dimension nationale, elle vous rattrapera”", raconte un participant. Il a affirmé qu'il s'impliquerait personnellement dans la campagne : "On ne m'enfermera pas !"

"Il nous a fait du coaching. Il a été très “punchy”. Il nous a expliqué que l'action du gouvernement devait être le socle de la campagne. En même temps, il nous a demandé d'avoir un projet régional le plus enthousiasmant possible", raconte une autre tête de liste.

Cette réunion à l'Elysée avait été décidée après le conseil national de l'UMP d'Aubervilliers, fin novembre. Nicolas Sarkozy, déjà, y avait prononcé un discours de défense de son bilan, devant toutes les têtes de liste. "Mais il n'avait pu voir tout le monde, faute de temps", explique son conseiller Franck Louvrier.

Mardi il s'est donc adressé à tout le monde dénonçant "la folie fiscale des régions socialistes" et appelant les candidats de la majorité à vanter ses réformes. "Il nous a dit de rappeler que la France résiste mieux à la crise que les autres pays, de parler du plan de relance, de la suppression de la taxe professionnelle, de la baisse des droits de succession, de la baisse de la TVA dans la restauration, du service minimum."

M. Sarkozy a aussi insisté sur l'importance de la dynamique du premier tour, alors que ses troupes s'inquiètent de l'absence de réserve de voix entre les deux tours. Il n'a pas évoqué la possibilité de triangulaires avec le Front national, redoutée par certains.

"Il a rappelé que l'opposition part divisée, et qu'elle n'arrivera pas à vraiment se réconcilier avant le second tour", poursuit un participant. Le président a aussi appelé au renouvellement des listes. "C'est le seul moyen de surprendre, face à des sortants", a-t-il expliqué alors que vingt régions métropolitaines sur vingt-deux sont dirigées par l'opposition.

AGENDA FLOU

A la suite de cette rencontre à l'Elysée, les cadres de l'UMP se sont réunis en comité exécutif. Pour balayer les grands thèmes de campagne. "La fiscalité, mais aussi l'emploi, la sécurité dans les transports, la vidéoprotection, la réforme territoriale… Même si rien n'est encore arrêté", confie un participant.

On est loin des thématiques de l'immigration et de l'identité nationale que le chef de l'Etat avait mises en avant cet automne et qui heurtent certains candidats. Le dispositif sera dévoilé fin janvier, lors d'un nouveau conseil national de l'UMP, où seront présentées les listes complètes.

Dès janvier, M. Bertrand se déplacera dans chaque région et prévoit d'y rester trente-six heures. Le premier ministre, François Fillon, devrait aussi participer à de nombreux meetings. L'agenda de M. Sarkozy reste plus flou. Le 8 décembre, il a rencontré des militants UMP à huis clos, en Alsace. En janvier, il est attendu en Corse. Les deux seules régions encore détenues par la droite, dont la perte serait considérée comme un fiasco.
Pierre Jaxel-Truer, avec Béatrice Jérôme

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