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vendredi 27 novembre 2009

José Manuel Barroso compose la nouvelle Commission européenne

José Manuel Barroso doit boucler, vendredi 27 novembre, à Bruxelles la composition de la prochaine Commission européenne. Avant d'annoncer ses choix, le président de la Commission a multiplié les contacts avec les candidats pressentis, et leur capitale d'origine.
Le socialiste espagnol Joaquin Almunia semblait assuré vendredi en début de matinée de piloter la concurrence. Il cède son poste actuel, les affaires économiques et financières, au libéral finlandais Olli Rehn, l'actuel commissaire chargé de l'élargissement.

Le commerce devait être confié au libéral Karel du Gucht, un ancien ministre belge des affaires étrangères, tandis que le conservateur allemand Günter Öttinger hériterait de l'énergie.

M. Barroso a tenu ces derniers jours à ce que les treize commissaires reconduits changent de mission. Il espérait dévoiler son équipe vendredi après midi, avant de s'envoler le lendemain vers la Chine. "L'annonce est imminente, les derniers arbitrages sont en cours, l'idée est d'aller vite, à moins de difficultés persistantes", dit-on à Bruxelles.

PARIS EXIGE DAVANTAGE DE RÉGULATION DES MARCHÉS

Les contours du portefeuille du commissaire français Michel Barnier (UMP) seront restés incertains jusqu'à la dernière minute. Jeudi, Nicolas Sarkozy a eu, depuis le Brésil où il est en déplacement, un long échange téléphonique avec M. Barroso, afin de s'assurer que les services financiers resteraient bel et bien dans le giron du candidat français.

Cette demande a été formulée de longue date par l'Elysée, qui exige davantage de régulation des marchés, mais elle mécontente le gouvernement britannique et la City de Londres.

Un peu plus tôt, le président de la Commission avait au contraire laissé entendre à M. Barnier qu'il envisageait de séparer les marchés financiers du reste du portefeuille, tout en lui offrant, en contrepartie, la tutelle sur les questions de fiscalité et la politique des consommateurs. Cette proposition n'était pas du goût de Paris.

Le patron de l'exécutif européen a par ailleurs tenté d'équilibrer l'assise politique d'un collège où la gauche sera très minoritaire. La prochaine commission comptera treize conservateurs, pour huit libéraux et six socialistes – sur un total de 27 commissaires, un par pays.

Réélu en septembre, M. Barroso a besoin du soutien d'une majorité de parlementaires s'il veut commencer son mandat dans de bonnes conditions, début 2010. Il espère éviter les débuts catastrophiques de sa première équipe, en 2004, lorsque les eurodéputés avaient contraint un des proches de Silvio Berlusconi à renoncer à ses ambitions, en raison de propos jugés sexistes et homophobes.

Outre les affaires économiques et le commerce, les libéraux se verraient confier le nouveau portefeuille "justice et droits fondamentaux". La ministre suédoise des affaires européennes Cécilia Malmström serait en lice pour ce poste, à moins qu'elle ne soit chargée de l'aide au développement.

La famille libérale se faisait d'autant plus pressante qu'elle est écartée des présidences du Parlement, du Conseil européen et de la Commission, en raison des accords passés entre les deux grandes familles politiques européennes, les conservateurs et les socialistes.

Cependant, le président de la Commission a aussi tenté de tenir compte des desiderata de la gauche, les sociaux-démocrates constituant la deuxième force du Parlement, derrière les conservateurs. Avec la Britannique Catherine Ashton, ils ont obtenu gain de cause au sujet du poste de haut représentant, qu'ils revendiquaient. La travailliste anglaise a été désignée à cette fonction le 19 novembre par les chefs d'Etat et de gouvernement; elle occupera la vice-présidence de la Commission.

M. Barroso espérait confier d'autres responsabilités à la gauche mais, parmi les candidats socialistes, trois manquent d'expérience européenne.

Enfin, M. Barroso a ménagé une place de choix aux femmes. Elles seront neuf dans le prochain collège, une de plus qu'aujourd'hui. La ministre danoise du climat, Connie Hedegaard (conservatrice) est pressentie pour un poste consacré à la lutte contre le changement climatique. L'actuelle commissaire à la concurrence, la Néerlandaise Neelie Kroes (libérale), devrait s'occuper d'économie numérique et des télécoms.
Philippe Ricard

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