Le dépouillement de la "votation citoyenne" sur l'avenir de La Poste a débuté samedi 3 octobre, le quartier général parisien tentant de centraliser les résultats de cette consultation apparemment très suivie, notamment en milieu rural. La remontée des résultats venant de toute la France est lente et dispersée, ont indiqué samedi après-midi les militants présents au dépouillement de la votation. Le scrutin, que certains préfets ont tenté d'empêcher en assignant des mairies devant des tribunaux administratifs, n'a pas de valeur juridique au sens d'un référendum, mais les organisateurs estiment qu'il a une valeur test politique, notamment au regard du nombre de participants dans toute la France. Les résultats devraient être annoncés lundi.
Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche, 59 % des Français souhaitent que le gouvernement organise un référendum national sur l'avenir de La Poste, qui sera transformée en société anonyme à capitaux publics le 1er janvier 2010. Les syndicats et l'opposition de gauche dénoncent une privatisation rampante remettant en cause la mission de service public de l'entreprise, qui sera confrontée à la concurrence européenne dès janvier 2011. Le gouvernement répond que La Poste restera "à 100 %" publique et conteste la légitimité de la consultation. "A n'en pas douter, ça fera du 99 % contre, et donc ce n'est pas un vote. Il n'y a aucun contrôle sur ces urnes, ça rappellera les grandes heures de l'Union soviétique", a déclaré samedi le ministre de l'industrie Christian Estrosi.
"ON PEUT ESPÉRER BLOQUER CETTE PRIVATISATION"
Dans la rue, devant des bureaux de poste, sur des marchés, dans des supermarchés et autres points de rencontre, les citoyens de 18 ans et plus, quelle que soit leur nationalité, étaient appelés à répondre à la question "Le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser, êtes-vous d'accord avec ce projet ?" Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a répondu "non" samedi matin en glissant son bulletin dans une urne installée dans le hall d'entrée de sa mairie, à Lille. "Le gouvernement n'a pas besoin de faire cette réforme, la Banque postale est déjà sur le marché financier et si le gouvernement ne prenait pas des centaines de millions d'euros à La Poste chaque année, La Poste aurait les moyens de son développement", a-t-elle affirmé.
Olivier Besancennot, porte-parole du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), a également voté "non" devant son bureau de poste du 18e arrondissement de Paris. Postier de profession, il souhaite que cette consultation, pour laquelle il attend plus d'un million de votants, serve de "leçon de choses" à Nicolas Sarkozy et l'incite à organiser un référendum en bonne et due forme. "On peut espérer bloquer cette privatisation", a-t-il insisté.
La consultation est organisée par une soixantaine de syndicats, associations et partis de gauche qui s'appuient sur la possibilité offerte théoriquement par la réforme constitutionnelle de juillet 2008 d'organiser un référendum d'initiative populaire sous conditions (1/5e des parlementaires soutenus par 1/10e des électeurs inscrits). Mais le décret d'application du texte n'est pas encore publié. "Cette votation citoyenne est aussi la conséquence d'un engagement présidentiel non tenu", estime Laurent Fabius dans Le Journal du Dimanche daté de samedi. Nicolas Sarkozy "s'était engagé à rendre possible un référendum d'initiative populaire sur ce type de sujet, et pourtant, il a tout fait pour l'exclure en refusant de publier le texte d'application indispensable", souligne l'ancien premier ministre socialiste.
IL FAUT DIRE QUE LA POSTE EST UN FIEF DE COMMUNISTES RÉTROGRADES ET DE SOCIALISTES EN PEINE DIDÉE.
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