TOUT EST DIT

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vendredi 31 juillet 2009

Yahoo s'est-il fait hara-kiri?

Microsoft et Yahoo ont lancé une offensive contre Google en signant un partenariat sur la recherche. Le portail devrait en tirer des recettes publicitaires supplémentaires mais reste à savoir à si le risque n'est pas trop important. Les réponses du web.

En signant une alliance avec Microsoft contre Google mercredi, Yahoo se serait-il tiré une balle dans le pied ? Certes, le partenariat a du bon. Microsoft fournit la technologie de recherche (Bing) à Yahoo, qui devient la régie publicitaire exclusive et mondiale des deux groupes pour tous les liens sponsorisés premiums. Résultat: la création d'un gros numéro 2 de la recherche, détenant 30% du marché américain. "Comme ils n'ont pas les mêmes clients, analyse Saul Hansell de Bits, le nombre total d'annonceurs augmentera, ce qui en attirera plus et fera monter les prix". Et Yahoo empochera 88% des revenus générés sur ses sites pendant 5 ans. Le portail espère ainsi tirer un supplément de 500 millions de dollars de recettes nouvelles par an à partir de 2012, et économiser 200 millions de dollars de dépenses d'investissement.

Dans la blogosphère, certains analystes comme Billl Gurley applaudissent la stratégie de Yahoo de renoncer au volet technologique de la recherche : "Ca ne servait à rien de combattre Google sur le terrain de la recherche, affirme t-il sur son blog Above the Crowd. Ceux qui essaient ne font que de pâles copies. Il était préférable pour Yahoo de se recentrer sur les domaines où il a un réel avantage, comme les actus, la finance, le sport.".
Le sacrifice

Pour Jason Calacanis, en revanche, l'abandon de la recherche par Yahoo est "une erreur fatale. La recherche est le business le plus important du XXIème siècle. Yahoo était en deuxième position dans ce domaine. Pourquoi y renoncer ?" s'indigne t-il sur son blog. En plus, ce n'est pas la première fois..."Il était une fois, Yahoo était le portail-moteur de recherche numéro un. Mais il a laissé la gestion de la recherche à une petite entreprise qui s'appelait Google." On connaît la suite...

Pour Jason Calacanis, le fait que Microsoft s'intéresse à un marché signale justement que c'est un marché important, bien parti pour croître.."C'est une indication pour les autres entreprises sur le marché qu'il est temps d'investir, de racheter, d'innover".D'autres l'ont compris : lorsque Microsoft a fait son entrée dans le monde des jeux vidéo, Nintendo a innové. Aujourd'hui les ventes de Wii dépassent largement celles de la Xbox. Mais quand Microsoft s'intéresse à la recherche, que fait Yahoo ? "Il arrête d'innover et se demande s'il doit valoriser l'action à 31 ou à 33 dollars !" En somme: "Yahoo a fait hara-kiri, mais sans l'honneur".

Un air de déjà vu? AOL bien sûr. De fait, "le portail a lui aussi externalisé sa recherche, développé le messenger et le contenu. Et ça ne lui pas réussi", constate Robert Cyran de Breaking Views, qui fait remarquer enfin qu'en perdant le trafic de la recherche, son atout le plus précieux, il n'y aura plus rien pour inciter Microsoft ou un autre à racheter la compagnie.
Le vrai gagnant du partenariat est..

Microsoft est-il le vrai gagnant du mariage ? La firme de Redmond en profite en effet pour se positionner clairement sur le marché de la recherche. Mais s'attaquer à Google, qui détient 65% du marché américain, n'est pas une mince affaire : "il faudrait changer le comportement des masses, rappelle Joe Friedlein, de Browser Media. Or Google domine à tel point le paysage Internet qu'il existe le verbe «googler quelque chose"! Le seul facteur qui pourrait, selon lui, détourner les internautes du premier moteur de recherche serait une éventuelle "haine du monopole de Google", un sentiment qui ne se traduirait sans doute pas à une très grande échelle. Le cas Microsof est parlant : "le public a détesté Microsoft à une époque mais il a continué d'utiliser Windows plutôt que Linux"..

Reste à savoir si le groupe de Steve Ballmer a les moyens de véritablement concurrencer Google. Ad Center, la plateforme Microsoft de mise aux enchères de mots clés qui est selon Kevin Newcomb de Searchenginewatch, "bien plus performante que celle de Yahoo (Panama), "pourrait devenir une alternative viable à AdWords de Google".Mais est-ce suffisant? Selon le blog Everfluxx,"la recherche n'a jamais été et ne sera jamais le coeur de métier de Microsoft". Or en face, Google a "la plus grande plate-forme, la meilleure technologie publicitaire et donc le plus haut revenu par recherche", selon Saul Hansell. Sans compter que le nouveau moteur ne devrait pas être prêt avant deux ans, ce qui laisse amplement le temps à Google pour préparer une contre attaque.

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