La Commission européenne tient Google, Facebook ou Ebay dans sa ligne de mire : elle leur adresse une mise en garde sur la collecte d’informations personnelles sur les internautes.
La Commission européenne a sommé mardi les professionnels de l’internet de discipliner la collecte d’informations personnelles sur les internautes à des fins commerciales.
« L’internet est devenu une jungle et ce n’est pas bon », a grondé la commissaire chargée de la protection des consommateurs, Meglena Kuneva, à l’adresse des représentants de la profession réunis pour une table ronde à Bruxelles.
Dans le collimateur de la commissaire : les moteurs de recherche comme Google, les réseaux sociaux en ligne comme Facebook, les sites de commerce en ligne comme Ebay, les opérateurs comme Telefonica, sommés de réagir contre des pratiques jugées inquiétantes et nuisibles pour le secteur.
Se connecter sur l’internet, c’est renoncer à l’anonymat, souligne la Commission.
Les internautes ne sont pas toujours conscients que les sites qu’ils visitent, leurs achats en ligne, les informations fournies sur les réseaux sociaux permettent à des entreprises de collecter des données sur eux et de les agréger pour constituer des profils.
Ceux-ci sont ensuite utilisés, par exemple, pour cibler la publicité.
« Tout ça c’est de l’argent, beaucoup d’argent », soulignent les services de Mme Kuneva. « Mais les gens n’en sont pas conscients. On ne sait pas qui collecte quoi et à quelles fins. » « La situation actuelle n’est pas satisfaisante », a averti Mme Kuneva. « Les droits fondamentaux des consommateurs en termes de transparence, de contrôle et de risque sont violés et cela ne peut plus durer », a-t-elle affirmé.
La décision récente de Facebook de s’octroyer une « licence perpétuelle et mondiale » sur tous les contenus publiés sur son réseau et le tollé qui l’a contraint à faire marche arrière servent la croisade de Mme Kuneva.
« Je vous adresse une mise en garde aujourd’hui. Si aucune réponse claire n’est apportée sur nos préoccupations concernant la collecte de données et l’établissement de profils, alors nous agirons. Nous n’attendrons pas un cataclysme pour nous réveiller », a-t-elle menacé.
Mme Kuneva n’a pas donné de date, mais ses services ont précisé qu’elle attendait des résultats dès 2010.
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