TOUT EST DIT

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lundi 16 mars 2009

Quand les citadins américains élèvent des poules


À la faveur de la crise, les poulaillers réapparaissent dans les jardinets de banlieue. Il n'y a pas de petites économies.

Pecky, Hattie et Lena sont bruyantes et ne sentent pas la rose, mais pour Greg Anderson, résident à Brooklyn, ce sont des compagnes irremplaçables. Elles pondent des œufs tous les jours et, en ces temps de crise, il n'y a pas de petites économies. Greg a rejoint il y a un an le club fermé des éleveurs de gallinacés en ville. Les poules sont illégales dans beaucoup de métropoles américaines, mais pas à New York, au contraire des coqs. Trop bruyants de bon matin, ils seraient responsables de surpopulation volaillère et de risques sanitaires.

«En Alabama, où je vivais quand j'étais petit, ma grand-mère avait des poules. Alors, avec la crise, on s'est dit avec ma femme : pourquoi pas un poulailler ? Surtout qu'on fait déjà pousser des légumes.» Les Anderson partagent un jardin communautaire avec dix autres personnes, qui n'ont pas été difficiles à convaincre, malgré des préjugés initiaux. «On leur donne des œufs régulièrement, ça aide», précise Greg.

Le New-Yorkais ne regrette pas son choix, même si ses «ladys», comme il les appelle, lui demandent du temps. Sa facture au supermarché est allégée. Bien sûr, il faut manger des œufs tous les jours, mais une fois qu'on a essayé un «vrai», on ne goûte plus aux autres, assure-t-il. Greg a reçu son poulailler gratuitement d'une association de «promotion de l'autosuffisance et de lutte pour la légalisation des poules en ville». Ses huit volatiles lui ont été offerts par un autre éleveur. «Mes poules ne sont pas très chères à entretenir», ajoute-t-il, le regard attendri.

Des bons bouillons

Comme Greg, les Américains sont de plus en plus nombreux à choisir la voie de l'autosuffisance. Owen Taylor, en charge du City Chicken Projet chez JustFood, auteur d'un guide intitulé Les Poules à New York City, se réjouit de l'engouement croissant pour l'animal. «L'an dernier, on a eu sept commandes de poulaillers à New York. Les gens réalisent que c'est avantageux non seulement d'un point de vue économique, mais aussi écologique. En plus, la poule, c'est très drôle, comme bête», dit-il.

Protection animale oblige, beaucoup d'éleveurs sont contre la consommation des volailles, mais, pour Maria McKan, l'intérêt d'avoir vingt poules dans son jardin à New York est précisément de pouvoir en faire de bons bouillons lorsqu'elles pondent moins. Cette année, la mère de famille va acheter des poules «à rôtir». «C'est bien meilleur que les poules pondeuses», dit-elle en découpant une salade verte pour leur déjeuner.

Serait-ce le retour aux choses simples ? les américains trop habitués aux hamburgers, ne savent pas encore à quoi ressemble une poule et qui de la poule ou du coq pond l'œuf.
Est-ce une image plus bucolique de l'Amérique à laquelle nous devons nous attendre ?

ET POURQUOI PAS ?

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