TOUT EST DIT

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mardi 9 décembre 2014

Un pays à la dérive

Un pays à la dérive

Hier soir, M. Manuel Valls a annoncé son intention de rester à Matignon jusqu’à la fin du mandat de François Hollande, n’étant pas un « déserteur ». Est-ce vraiment la question? C’est le président et lui seul qui nomme le Premier ministre et lui demande le cas échéant de remettre sa démission, en fonction des résultats d’une politique. Or, la France est dans un état de délabrement qui fait peur. Un rapport de l’OCDE révèle que notre pays est celui où l’on travaille le moins dans le monde occidental. D’où, bien entendu, l’effondrement de l’économie, la désindustrialisation, les déficits, le chômage pulvérisant tous les records historiques. La chancelière allemande Mme Merkel, se permet d’invectiver la France en critiquant l’insuffisance de ses réformes. Sur le fond, elle a raison, mais de quel droit cette ingérence dans les affaires de notre pays, et de l’Italie. Veut-elle donner corps à l’image en vogue du diktat germanique sur l’Europe? Je ne suis pas sûr qu’avec Sarkozy, ni même avec Chirac, Mitterrand, encore moins VGE, Pompidou, sans même parler de de Gaulle, un dirigeant allemand se fût jamais permis un tel dérapage. A Créteil, un fait divers abominable, une jeune femme de 19 ans violée dans un appartement devant son compagnon sur un mobile antisémite, souligne l’invraisemblable chaos et qui s’est emparé des banlieues populaires de notre pays. Il faut ne jamais sortir des beaux quartiers et des collèges d’excellence, ou bien être totalement obtus pour ne pas s’en apercevoir. Qui profite de cette effroyable pagaille? L’extrême droite française, qui n’existe que par sa culture de haine et sa démagogie, florissante dans les enquêtes d’opinion. Deux ans et demi à attendre avant l’alternance, dans ces conditions, cela paraît une éternité. D’autant plus qu’aucune dynamique de changement profond, des hommes, des institutions et des politiques ne semble en voie de s’esquisser. La France est épuisée des mêmes visages, parfois depuis 30 ans, mêmes clans, mêmes noms, mêmes familles. Les batailles d’image et fanatismes de l’ego, les gesticulations, les magouilles de partis, les calculs salaces et les jacasseries politicardes n’intéressent plus personne. Il suffit de descendre dans la rue et d’ouvrir les oreilles pour comprendre la gravité et la profondeur de la défiance que la politique inspire. L’abstentionnisme et le vote protestataire ou extrémiste, aussi massif qu’il est sans issue, sont le signe d’un véritable désespoir collectif de nos concitoyens. Aucune lueur d’espérance pour l’instant dans un horizon politique totalement bouché, une démocratie confisquée, une personnalisation des enjeux et des intérêts qui confine au grotesque. Au premier frémissement positif, d’où qu’il vienne, promis, je serai le premier à m’en réjouir. 


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