TOUT EST DIT

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lundi 11 août 2014

La guerre obligée

La guerre obligée

« L'intelligence défend la paix, elle a horreur de la guerre. » Cette citation de Paul Vaillant-Couturier sied bien mal à nos temps de violence et de mort. Et pourtant, que pouvait-on faire sinon ajouter de la guerre à la guerre pour interrompre le martyre des minorités religieuses d'Irak ? Les images de l'exode, de la soif, de l'épuisement, des viols, des mutilations ne sont pas supportables indéfiniment. Sans revenir au choc des civilisations de Bush le faucon borné, il s'agit aussi de préserver des valeurs culturelles et humaines essentielles et de les opposer à l'obscurantisme impitoyable qui persécute au nom de la pureté des origines de l'islam. Malgré les hésitations et l'échec de la précédente intervention en matière de reconstruction, l'ingérence était devenue une nécessité.
C'est Obama, le prix Nobel de la paix, apôtre du désengagement militaire, qui a pris la décision de bombarder les positions des fous de dieu de l'État islamique et de devenir une fois de plus le bras armé d'une communauté internationale passive. Peut-être a-t-il pensé que le retrait américain, il y a trois ans, n'était pas pour rien dans la dérive irakienne. Si oui, il devra se poser la question aussi pour l'Afghanistan.
La France a saisi l'occasion pour s'engager à son tour dans une opération uniquement humanitaire. Pour s'être retrouvé seul en pointe à plusieurs reprises et parce que la France doit mobiliser ses moyens sur le terrain du redressement national, François Hollande s'est gardé de toute précipitation dans ce dossier. Ce qu'il a gagné de respect dans les précédentes interventions se serait cette fois retourné contre lui. Les Anglais ont, à leur tour, décidé de s'associer à l'opération humanitaire. Comme si tout d'un coup les Yazidis, les Shabaks, les Mandéens et ces chrétiens chaldéens ou syriaques tout droit sortis de la Bible devenaient déterminants pour l'équilibre de notre monde.
Une fois encore, l'Europe n'aura pas pris, face à cette urgence humanitaire, une place à la hauteur du rôle qu'elle prétend tenir. Il lui fallait agir bien plus tôt, pour que ne s'installe pas un chaos sur lequel a prospéré un jihadisme moyenâgeux et prosélyte. La paix qu'elle assure à ses peuples a aussi des exigences qu'il faut assumer.

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