TOUT EST DIT

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samedi 14 juin 2014

La grève… à bon train

La grève… à bon train


Deux jours de grève. Et peut-être plus ! La mobilisation cheminote contre la réforme ferroviaire va bon train. Devant la « galère » imposée aux « usagers » pris en otage, la tentation serait grande de condamner sans ambages les syndicats les plus virulents. Encore faudrait-il qu'ils soient les seuls responsables des blocages du dialogue social. C'est loin d'être le cas, si l'on veut bien prendre en compte les faiblesses coupables du gouvernement dans l'adversité, et l'incapacité du législateur à concevoir, consensuellement, des réformes lisibles sur la durée, répondant en outre à l'intérêt général.
Hélas, les idéologies, les corporatismes et les immobilismes syndicaux interdisent toute adaptation aux évolutions du monde moderne. François Hollande, qui en appelait à un grand « compromis social » débouchant sur des réformes « justes et équilibrées », a, là aussi, essuyé un revers. L'accord du 11 janvier 2013 sur la compétitivité et la sécurisation de l'emploi avait laissé entrevoir une évolution. Elle n'a pas résisté à la tenace survivance des conservatismes.
Il n'est pas étonnant de voir la CGT à la tête de la contestation sociale des cheminots (avec Sud Rail) et des intermittents du spectacle, au nom de ses intérêts « boutiquiers ». La centrale entend réaffirmer son leadership radical après avoir noté la progression des syndicats réformistes aux dernières élections professionnelles. D'où la mobilisation farouche contre la réforme ferroviaire. Devant cette situation épineuse, c'est peu dire que le gouvernement n'a pas fait preuve de beaucoup de courage.
Il a dit « entendre » et « comprendre » les inquiétudes des cheminots, avec cette bienveillance qu'il accorde plus facilement à cette « clientèle » qu'à d'autres catégories de salariés moins protégés. Là se situent les limites des réformes dans la justice, surtout conditionnées par le pouvoir de nuisance des protestataires. Les concessions faites hier par Frédéric Cuvillier, secrétaire d'État aux Transports, font figure de prime à la grève. Et, en tout cas, elles engagent, avant son examen à l'Assemblée, la grande réforme ferroviaire sur une voie bien plus étroite que prévu.

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