TOUT EST DIT

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vendredi 23 mai 2014

Vivre et travailler à Athènes : quand l'espoir revient…

On aurait tort de voir la Grèce et sa capitale comme un pays sans perspective de développement. Si les difficultés économiques récentes de cet Etat sud-européen ont été largement médiatisées, on peut aussi commencer à déceler des raisons d’espérer. C’est d’ailleurs l’analyse des investisseurs étrangers. 

En effet, la Grèce est autorisée depuis avril dernier à emprunter sur les marchés financiers après une mise à l’écart de quatre années. Le taux de chômage est certes l’un des plus élevés en Europe. Il avoisine officiellement 27 %. Les jeunes sont particulièrement touchés. Mais pour Alexandros Vassilikos, directeur du groupe hôtelier Airotel, président de l’association des hôteliers d’Athènes et conseiller national du commerce extérieur de la France, « les jeunes ont la chance de bénéficier d’une grande solidarité intergénérationnelle », laquelle permet de limiter les situations de détresse sociale. Par ailleurs, les qualités professionnelles observées par les entreprises étrangères installées à Athènes laissent envisager des jours meilleurs. « Les chefs d’entreprises français installés ici se disent très agréablement surpris par la qualité de l’engagement des jeunes de la génération Y et par leur maîtrise de plusieurs langues étrangères », rapporte également Alexandros Vassilikos. « C’est ce qui ressort très souvent des échanges avec les cadres français présents en Grèce. », témoigne-t-il. 

Des manifestations, preuve d’une libre expression

Les medias avaient beaucoup véhiculé les images d’émeutes à Athènes en 2012 au moment de la loi d’austérité imposée par l’Union européenne et le FMI en échange de l’octroi d’une aide financière. Aujourd’hui, la situation sociale est largement apaisée.Les fréquentes manifestations (de fonctionnaires, de corporations variées…) devant le parlement font certes partie du paysage urbain et sont tolérées par les pouvoirs publics. On peut y voir la preuve que la Grèce, berceau de la démocratie, reste attachée à la libre expression de ses citoyens. Elles sont aussi la traduction d’une modernisation en cours du marché du travail. La loi sur la libéralisation du marché en Grèce qui a été récemment adoptée va ainsi permettre de favoriser la concurrence dans un certain nombre de secteurs, comme celui des pharmacies. 

Un projet d’urbanisation pour améliorer la qualité de vie

Un grand projet urbain sera prochainement lancé, visant à améliorer la qualité de vie à Athènes qui accueille une grande partie de la population active grecque. Actuellement, l’espace urbain est envahi par les voitures. « Aujourd’hui, il est pénible d’effectuer à pied le trajet entre la sortie des transports en commun et le bureau », estime Thanos Vlastos, spécialiste des transports et professeur à l’Université nationale technique d’Athènes. Une nouvelle ligne de tramway, un espace mieux partagé entre les piétons et les voitures : telles seront les grandes lignes de ce projet baptisé Re-think Athens et dont les travaux commenceront cette année. Parallèlement, le centre-ville sera agrémenté de massives plantations vertes. L’objectif ? Contribuer à abaisser la chaleur l’été.

L’égalité hommes-femmes fait son chemin

L’emploi féminin résiste mieux à la crise. En effet, le taux d’emploi des femmes a baissé de 14 % contre 17 % pour les hommes entre 2009 et 2012. L’explication à ce phénomène ? Dans de nombreux foyers en Grèce, le travail des femmes constitue aujourd’hui – temporairement –la seule source de revenus. C’est l’un des effets positifs de la crise. Concrètement, les jeunes peinent à décrocher un premier emploi, les maris perdent leur travail. Ceci est d’autant plus fréquent que certains secteurs touchés par le chômage (le BTP par exemple) emploient une force vive très majoritairement masculine. Résultat, il n’est pas rare que seule la femme travaille. « La crise a pour impact positif de briser quelque peu le fameux stéréotype de la femme qui s’occupe du foyer et de l’homme qui travaille. Pour la société patriarcale grecque, c’est un changement important. », déclare Maria Stratigaki, sociologue et spécialiste des questions de genre, dans le petitjournal.com. Parallèlement aux débats français sur la lutte contre les stéréotypes hommes-femmes, la Grèce mène donc à sa façon un combat pour l’égalité professionnelle.


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