TOUT EST DIT

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dimanche 11 mai 2014

Pauvre Monsieur Delors !

Pauvre Monsieur Delors !


Quelles cohérences trouver aux arguties de ces populistes de tout poil, opposants acharnés à l'Europe et néanmoins candidats à venir s'asseoir sur les bancs coussinés d'un Parlement européen dont ils réfutent jusqu'à l'existence ? Aucune ! Aucune qui soit sincère et transparente sinon celle de confortables émoluments, grâce auxquels pendant leurs indécentes absences ils iront par les chemins militer contre la trop généreuse institution. Et dire que la moitié des Français jugent que l'appartenance à l'Union européenne n'est pas une bonne chose pour notre pays ! Près de la moitié des électeurs qui prêtent une foi aveugle aux mauvais arguments des souverainistes et ultranationalistes vociférants ! Près de la moitié d'entre nous pas gênés de se ranger derrière les théories du Front national et celles du Front de gauche !
De quoi tomber sur son séant le jour même où l'on célèbre la naissance de l'Europe ! Notre bon sens est-il donc en apnée que nous soyons sur le point, d'un bulletin vengeur ou d'une abstention coupable, d'apporter de l'eau brune au moulin des extrêmes droites européennes ? L'Union ne va pas bien mais elle est le seul moyen de ne pas effacer 70 ans de paix quand les bruits de bottes résonnent à nouveau en Europe centrale.
Et même les pro-européens qui règlent leurs problèmes internes sur le dos de Bruxelles jouent contre l'Europe au lieu de proposer de la réformer, de la mettre au service des citoyens de tous les pays en affirmant qu'elle est capitale pour notre avenir. Le temps n'est plus à l'autarcie du village gaulois comme feignent de le croire ceux qui confondent Europe et zone euro. Hélas, dans ce croupion de campagne électorale, les seuls débats sont critiques. À vrai dire, ces européennes ressemblent à des élections locales et ceux qui portent les listes dans cette campagne sans hauteur sont là pour punir Hollande ou pour solder des questions de politique interne.
Et le lendemain des élections, on reparlera de la claque au PS, de la poussée du FN arrivé en tête, des divisions à droite, comme si nous venions d'assister au troisième tour des municipales. Ce degré zéro de la politique en devient insupportable et dramatique. Pauvre Monsieur Delors ! 
de 

DANIEL RUIZ


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