TOUT EST DIT

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jeudi 8 mai 2014

L’autre exception française… fiscale, celle-là


Cette année, la récolte a été très mauvaise, alors il faut payer le double… C’est normal ! Les pauvres, c’est fait pour être très pauvres et les riches, très riches, s’exclamait don Salluste, avec toute sa mauvaise foi, dans la Folie des grandeurs. C’est la constatation que l’on pourrait tirer de la nouvelle édition du rapport de l’OCDE consacré aux hauts revenus dans le monde.
« Depuis trente ans, la part des personnes considérées comme les plus riches dans le total des revenus avant impôts a progressé de manière significative dans la plupart des pays de l’OCDE,constate l’organisation. La hausse a été particulièrement spectaculaire aux États-Unis, où cette proportion a plus que doublé depuis 1980 ; elle capte 20 % du revenu brut en 2012. » L’OCDE remarque que la progression de cette population est plus importante dans les pays anglophones qu’ailleurs. Elle s’observe même dans les pays jugés traditionnellement les plus équitables dans la distribution des revenus, comme la Finlande, la Norvège et la Suède : cette population y a bondi de 70 % en vingt ans.
L’OCDE explique ce phénomène par les réformes fiscales conduites. Elles se sont traduites par la baisse des tranches marginales de l’impôt sur le revenu, tombées en trente ans d’une moyenne de 66 % à 43 %. Autres réductions fiscales, celles de l’impôt sur les sociétés, passé de 47 à 25 % en moyenne, de l’impôt sur les dividendes au titre des bénéfices d’origine nationale, quasi divisé par deux depuis 1981, s’établissant à 42 %. Enfin, certains pays ont supprimé l’impôt sur la fortune, considéré comme « une double, voire une triple taxation », quand d’autres ont réduit les frais de succession.
Et en France ? La part des plus riches n’a pas évolué en trente ans, elle représente toujours environ 78 % du revenu brut total… Sûrement parce que notre pays fait, une fois encore, figure d’exception, non pas culturelle… mais fiscale. Il se place parmi les trois premiers de l’OCDE où l’imposition générale rapportée au PIB est la plus élevée. Or, « il est souvent admis que des taux d’imposition marginaux trop élevés ont pour conséquence une croissance économique moindre ». Un rapport à méditer à Matignon et à Bercy !

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