TOUT EST DIT

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jeudi 24 avril 2014

Entre deux feux

Entre deux feux


Voici François Hollande et le gouvernement pris entre deux feux. À leur gauche, il y a ceux qui trouvent qu'ils en font trop. À leur droite, il y a ceux qui estiment qu'il n'en font pas assez. C'était fatal. La présentation du pacte de stabilité pour 2014-2017, hier en Conseil des ministres par Michel Sapin, constituait l'épreuve de vérité après les palabres des derniers jours au sein de la majorité. D'une certaine manière, le ministre de l'Économie et des Comptes publics a sifflé la fin de la récré en fermant la porte aux demandes des « frondeurs ». Le pacte de responsabilité a pris l'allure d'un pacte de fermeté.
Le désarroi d'une partie des socialistes est compréhensible. Ils ne s'attendaient pas à ce que François Hollande invoque, hier à Carmaux, l'illustre figure de Jean Jaurès, dont on célébrait le centenaire de la mort, pour défendre et justifier ses réformes douloureuses. L'histoire retiendra que François Hollande a définitivement enterré les utopies d'un socialisme de l'impossible, en rupture avec le discours mythique du Bourget. On comprend le trouble des militants du PS.
Reste que la France entend rentrer dans les « clous bruxellois ». Même si l'exécutif s'en défend, la mise du pays « sous surveillance renforcée » a contribué à cette discipline budgétaire. Faut-il pour autant continuer d'ergoter sur la pertinence des mesures arrêtées ? Certes, les prévisions retenues en terme de croissance, au-delà de 2014, sont optimistes. Elles ont suscité le scepticisme de Didier Migaud, président du Haut conseil des finances publiques. Tout dépendra de la rapidité de mise en 'uvre des économies et des effets sur l'emploi du pacte de responsabilité.
Pourtant, le moment est peut-être venu, dans l'intérêt du pays, d'un pacte de raison. La gravité de la situation actuelle résulte d'un laxisme partagé par les divers gouvernements depuis des années. Cela devrait dissuader la droite d'opter pour la politique du pire, et la gauche de s'abandonner à une surenchère suicidaire. La classe politique s'honorerait de se retrouver sur un projet de salut national transcendant des clivages idéologiques dépassés par les réalités.

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