En matière de chômage, François Hollande aime la métaphore automobile. Pour vendre les « contrats aidés » de sa boîte à outils, le chef de l’Etat expliquait déjà : « Quand vous tombez en panne, entendez que la croissance est nulle, il vaut mieux avoir des outils ». Les employeurs publics étaient invités – par « devoir civique » – à jouer les voitures-balais.
Mais voilà, la courbe du chômage tarde à s’inverser. Et le chef de l’Etat redécouvre que le meilleur moyen de créer des emplois, c’est encore de soutenir les entreprises privées. Un virage ? Nouvelle image du président : « Quand on tourne, on est obligé de ralentir ; il n’est pas question de tourner mais d’accélérer ». D’où davantage d’allègements de charges, davantage de simplification aussi. Et après, aura-t-on tout essayé ? Non, bien sûr.
C’est le grand non-dit de l’exécutif. En adepte de la conduite souple, le Président nous fait croire que l’on peut réaliser 75 milliards d’euros d’économies et attaquer le chômage de masse sans rien changer à notre modèle social. Une tromperie qui ne tiendra pas longtemps. Allemagne, Espagne, Portugal, Royaume-Uni… Les exemples étrangers le montrent : mère de toutes les réformes, le combat pour l’emploi passe par la réduction du montant et de la durée des indemnités, une simplification des procédures d’embauche, la promotion de contrats souples, un grand ménage dans les vraies-fausses mesures d’incitation à travailler, etc. Des choix douloureux, bien éloignés des timides tentatives françaises.
Le conducteur de l’Etat assume peut-être son accélération sociale-démocrate, sans oser rien dire toutefois des efforts qui attendent les Français. Attachez vos ceintures, ça va secouer.