TOUT EST DIT

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lundi 9 décembre 2013

Plomberie en mauvais état

Plomberie en mauvais état


La législation européenne ressemble un peu à un champ de mines. Elles explosent quand on ne s’y attend pas et les dégâts sont terribles. Le dossier des travailleurs détachés appartient à cette catégorie des bombes à retardement. La directive n’est pas récente : elle date de 1996. Il aura donc fallu près de vingt ans pour s’apercevoir des dommages qu’elle pouvait occasionner. À l’époque, l’Union européenne était encore grisée par l’effondrement des pays de l’Est. Le souci d’intégrer ces nations, pour leur éviter de sombrer dans le chaos qui venait de ravager l’ex-Yougoslavie, explique que politiques et eurocrates aient confondu altruisme et réalisme.
Plusieurs crises sont passées par là et une majorité de pays européens s’aperçoivent que l’opération portes ouvertes tourne à la confusion. Comme il est impossible de faire marche arrière, on se remet à table pour corriger les effets pervers de cette directive. Sauf qu’une fois de plus, les Européens ne sont pas d’accord. Et pour cause ! Il y a ceux qui voient leur marché du travail souffrir des fraudes et les autres qui, eux, se réjouissent de voir leur chômage baisser et leurs salariés rapporter de l’argent.
La France est au premier rang des victimes avec 400 000 travailleurs détachés, légaux ou pas. D’autres pays la suivent dans sa volonté d’amender la directive. Face à eux, on trouve l’alliance des nations de l’Est et des libéraux forcenés menés par Londres. La Pologne sort bec et ongles pour défendre son trop célèbre plombier.
Les deux camps se retrouvent sur un point : faute d’accord, les prochaines élections européennes s’annoncent désastreuses. Les formations politiques traditionnelles craignent d’être sanctionnées par un vote en faveur de l’extrême droite ou de l’extrême gauche. Ces deux ailes se rejoignent dans une égale détestation d’une Europe brouillonne, incapable de se protéger des fraudes. La multiplication des sommets et des conciliabules pour réparer les gaffes fait effectivement désordre.
La tuyauterie européenne, que l’on nous promettait « nickel », est une passoire dans laquelle s’engouffrent tous ceux qui réduisent l’Europe à un libre-service que l’on braque impunément.

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