TOUT EST DIT

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vendredi 13 décembre 2013

Les deux visages de François Hollande


Le phénomène n'a pas échappé aux grands organes de presse anglo-saxons, comme le « New York Times » ou l'« Economist » : il y a deux François Hollande, mou à l'intérieur, dur à l'extérieur. Chez lui, le président est fustigé pour ses hésitations ; dehors, il surprend par son esprit de décision. Faible là où on le croyait fort, ayant eu le temps de tout apprendre, au poste de premier secrétaire du PS, des méandres de la politique politicienne ; fort là où on craignait ses faiblesses, du fait de      son inexpérience des questions diplomatiques, et même de sa méconnaissance de plusieurs zones cruciales du monde, comme l'Asie.
Sur la scène internationale, le chef de l'Etat a su faire preuve, à bon ou mauvais escient - c'est une autre affaire -, de détermination. Il a engagé en janvier 4.500 soldats français pour enrayer la rébellion au Mali. S'est déclaré prêt, avec une hâte ressemblant presque à de la précipitation, à mener une guerre punitive en Syrie, après ce qu'il avait appelé« le massacre chimique de Damas ». C'est encore la France qui a levé le menton lors de la négociation sur la levée partielle des sanctions avec l'Iran, ce qui a valu à François Hollande une standing ovation à la Knesset lors de sa visite en Israël. Son voyage au printemps en Chine, suivi par celui de Jean-Marc Ayrault cet automne, semble avoir ouvert une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays. A la fin du mois d'août, à l'occasion de son discours devant la conférence des ambassadeurs, le titulaire de l'Elysée avait déjà donné une sorte de feu vert à nos chefs d'entreprise tentés par des accords capitalistiques avec l'ogre chinois : « Quand nous avons la possibilité d'avoir des capitaux qui s'investissent en France, expliquait-il alors,y compris dans notre appareil industriel, je ne veux pas les repousser. » Dans le même discours, il affirmait qu'il était « plus que temps d'agir en Centrafrique ». Ce qui se produit effectivement aujourd'hui.
Au final, il se dessine un « hollandisme » en matière de politique internationale, concept désespérément évanescent sur le plan intérieur. Handicap depuis dix-huit mois de la présidence Hollande, à cause de l'embrouillamini de ses relations avec les Verts, l'écologie pourrait bien lui apporter un peu de lustre en 2015 grâce à l'organisation à Paris de la Conférence des Nations unies sur le climat. Même sur le terrain de l'Europe, où les premiers pas du nouveau pouvoir avaient peu convaincu, la France vient de marquer des points. L'accord sur le dumping social est à mettre à son crédit, et notamment du président qui est allé arracher à Varsovie le soutien des Polonais. Si l'Union bancaire aboutit enfin, lors du prochain sommet européen, malgré les réserves de l'Allemagne, ce sera un acquis historique du quinquennat. Finalement, le seul point noir de taille dans ce tableau flatteur, c'est sans doute la relation franco-allemande, qui n'est plus ce qu'elle a été. Mais qui ne sait que cela s'explique par l'inquiétude de Berlin devant le flou et les incertitudes du « hollandisme » intérieur.

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