TOUT EST DIT

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dimanche 7 juillet 2013

Une diplomatie française incompréhensible

Ni atlantiste, ni pro droits de l'homme, ni bolivarienne, ni fédéraliste européenne... mais quelle est donc la position de François Hollande sur la scène internationale ?

Le président Hollande enchaîne un nombre si élevé de bourdes que cela en devient un running gag.
Mais au delà des gags, il y a l'orientation générale de la diplomatie française, sujet sur lequel le candidat Hollande avait d'ailleurs peu fait campagne, alors que les options sarkozystes (Atlantisme, OTAN, Qatar, BRICS) avaient été largement débattues et critiquées par le public.
On a déjà constaté un certain immobilisme vis-à-vis de l'OTAN ou de la Francafrique. Mais : ni atlantiste, ni pro droits de l'homme, ni bolivarienne, ni fédéraliste européenne, je suis, je suis ? Oui, c'est bien de la diplomatie française version 2013 dont on peut parler ainsi. Il ne se passe pas une journée à l'issue de laquelle la perplexité du peuple français et de ses partenaires ne peut que grandir.
Lisez par exemple Le Point : "Avion de Morales : un faux pas diplomatique qui risque de coûter cher". Ainsi, Edward Snowden met tellement la France dans l'embarras que notre pays s'est permis une action non réfléchie, simplement pour masquer le fait que, nous aussi, nous écoutons la terre entière, nous aussi, nous ne sommes pas exemplaires ?
En empêchant le président Morales de survoler la France, non seulement le Président Hollande a envoyé, sur le plan intérieur, un signal fort à son électorat d’extrême gauche, mélenchoniste, mais il a aussi montré que la France ne craignait pas de faire apparaître au grand jour ses contradictions.
Le gouvernement a protesté contre l'espionnage de la NSA dans des bâtiments officiels français et européens (mais pas contre l'espionnage des citoyens) ? Mais malgré cette protestation, la France refuse d'accorder l’asile politique à Edward Snowden ? Est-ce parce que la France, comme la plupart des États occidentaux, est en pleine dérive ? (Lire Affaire Snowden : les secrets de Zuckerberg).
Real politik first, soit. Mais dans ce cas, comment et pourquoi aller donner des leçons de démocratie à la terre entière, au Mali, par exemple, y compris en utilisant des faux prétextes ?
Récapitulons :
  • La France socialiste, de gauche, se complaît dans l'Europe bashing et la germanophobie (voir le blog "Coulisses de Bruxelles", de Jean Quattremer).
  • La France de Hollande ne manifeste aucune volonté de promouvoir un vrai fédéralisme européen.
  • La France ne s'aligne pas, officiellement en tout cas, sur les États-Unis, puisqu'au lieu de considérer que la surveillance du monde par la NSA se fait pour le bien commun de tous, elle s'indigne de ses pratiques.
  • La France se permet d'user de moyens illégaux tels que le recel de données volées pour aller faire la leçon à la Suisse et au Luxembourg, des "petits pays" libres et démocratiques (notons toutefois que cette dérive anti petits pays a commencé sous Fillon et Woerth).
  • La France de Hollande se met à dos l'Amérique du Sud.
  • La France de Hollande poursuit la Françafrique, en tordant un peu le bras à la légalité (voir la vidéo ci-dessous).
  • La France se tire une balle dans le pied en méprisant la francophonie (lire le billet du 28 Juin 2013, Francophonie : la France qui se tire une balle dans le pied).
Cette stratégie diplomatique a franchement de quoi laisser perplexe, si on ne garde pas en tête le fait que le socialisme fonctionne mieux dans un seul pays, dans un cadre nationaliste.
Continuons à accepter le fait que la France puisse s'absoudre des responsabilités qui incombent aux démocraties occidentales, et un jour nous réaliserons que pour certaines personnes au pouvoir, 1984 était bien un manuel d'instructions.

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