TOUT EST DIT

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samedi 15 juin 2013

Bas les masques !

Bas les masques !


L'affaire Tapie-Crédit Lyonnais est désormais clairement devenue une affaire d'État, avec tout que cela comporte d'exploitation politicienne, d'accusations péremptoires et de condamnations sommaires, broyant allègrement la présomption d'innocence et anticipant sans la moindre précaution ce que seront les décisions des juges. À mesure que se dévide la pelote emmêlée des aveux, les rôles se précisent. L'étau se resserre autour de celui qu'on appelait pudiquement jusque là le « chef de bande » mais dont le portrait-robot a de plus en plus les traits de Nicolas Sarkozy. La réserve, plus ou moins hypocritement observée jusque-là, a fait place à des charges virulentes.
L'aveu par Stéphane Richard, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, d'une « réunion cruciale » tenue à l'Élysée en juillet 2007 à l'initiative de Claude Guéant et en présence de Bernard Tapie, a évidemment fait tomber beaucoup de masques. Sans qu'on s'offusque, au passage, des « fuites » de source judiciaire. Reste que les « révélations » de l'actuel PDG d'Orange, peut-être plus lampiste qu'escroc, ont autorisé une offensive gouvernementale savamment calibrée.
Difficile, pour l'exécutif, de ne pas exploiter l'aubaine maintenant que Sarkozy est « ciblé ». N'empêche que la charge de Fleur Pellerin, ministre de l'Économie numérique, dénonçant, par amalgame, un « système organisé » mis en place il y a dix ans, est apparue osée. A-t-elle agi de son propre chef ? On peine à l'imaginer. Surtout que l'annonce, par Jean-Marc Ayrault, du projet de l'État d'intenter un recours en révision contre l'arbitrage, indique une volonté d'aller jusqu'au bout. Ou jusqu'en haut.
Loin de nous l'idée d'absoudre Nicolas Sarkozy, capable de tellement de manigances, bien que l'on se demande ce qu'il avait à gagner dans un « marchandage » avec Bernard Tapie. Mais ce qui risque, hélas, de rester de cette affaire, c'est cette complicité de caste qui discrédite les dirigeants politiques et n'épargne aucun camp au gré des scandales. Car ne l'oublions pas, Bernard Tapie fut aussi un « protégé » de François Mitterrand.

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