TOUT EST DIT

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samedi 15 juin 2013

Allemagne - France : même combat

Allemagne - France : même combat


Les responsables politiques allemands sont inquiets de la France. Ils se demandent si les Français partagent les critiques acerbes, presque insultantes, qu'ont prononcées, ces temps derniers, des responsables politiques français à leur égard. Ils en sont blessés, mais ne le disent pas. Surtout, ils se gardent de rétorquer car ils veulent éviter des polémiques inutiles.

Il n'empêche que ces responsables s'interrogent sur ce que notre pays veut réellement entreprendre face à cette crise. Comment la France va-t-elle s'y prendre pour redresser ses comptes ? À quel rythme ? Et prendra-t-elle, sans plus tarder, les difficiles mesures absolument nécessaires ? Va-t-elle tergiverser encore au risque d'aggraver les difficultés de l'Union européenne ?
Ces responsables allemands se gardent bien de poser toutes ces questions en direct. Ils savent avec délicatesse faire sentir leur interrogation globale. Ils sont prudents car ils craignent d'être considérés comme arrogants ou compatissants. Ils tiennent à éviter de donner l'impression de vouloir diriger l'Union européenne ou d'avoir l'ombre d'un sentiment de supériorité sur notre pays. Ils connaissent notre susceptibilité et donc leur propos sont pleins d'égards.
« Vous êtes la grande nation », disent-ils. Mais cette réflexion peut aussi être comprise comme une sorte de rappel de ce que nous devons être et que nous ne sommes peut-être plus. « Montrez à nouveau l'image que l'on avait de vous. »
« Voici dix ans, disent-ils, nous étions le pays malade de l'Union européenne. Aujourd'hui, les choses vont mieux ici. Donc, vous voyez qu'il est possible de retourner la situation. Comment ? Ce n'est pas à nous Allemands de vous le dire. Chaque peuple doit trouver son chemin. Nous ne sommes pas forcément l'exemple pour vous. D'autres pays, comme la Suède, peuvent l'être. À vous de voir... ».
Les écoles de la démocratie
Derrière ces analyses nuancées, on sent une impatience. « La France nous est nécessaire », disent les Allemands. Nécessaire à l'équilibre et au développement de l'Union. « Sans la France (sous-entendu redressée), il n'y a plus rien ! »
Ces Allemands se sentent à parité avec nous. Aucun des deux pays n'est supérieur à l'autre. Ils savent, en effet, qu'eux-mêmes ne sont pas à l'abri d'évolutions économiques défavorables. Ces deux pays, ensemble, sont indispensables à la bonne marche de l'Europe mais il faut pour cela que la France soit aussi solide qu'avant, sinon le tandem sera bancal.
C'est une sorte d'appel, pas du tout une menace qui nous est adressée. L'Allemagne attend de nous non seulement des paroles, des promesses d'engagement rassurantes mais des réalisations qui sont extrêmement urgentes.
Il est évidemment grand temps qu'une ligne soit définie et tenue sans zigzags, sans allers-retours, sans atermoiements. Alors la confiance, si elle était ébranlée, reviendra pleinement. Mais pour cela, il faudrait aussi cesser ces critiques inadmissibles proférées, ces jours derniers, par exemple, par un leader d'extrême gauche qui ose dire que l'Allemagne n'aime pas la vie. Réflexion stupide et méchante. Non seulement l'Allemagne aime la vie mais, en plus, elle a le courage d'expliquer et de flétrir ses erreurs passées dans des expositions en plein Berlin, comme « La topographie de la terreur » ou le « Musée Stauffenberg de la résistance allemande » où l'on montre comment la démocratie a sombré et avec quelles souffrances elle a été reconstruite. C'est là que défilent les écoliers allemands dans ces écoles de la démocratie.

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