TOUT EST DIT

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samedi 27 avril 2013

Vers une "confrontation" Hollande-Merkel?

Dans un document de travail, le PS pousse François Hollande à un "affrontement démocratique" avec l'Allemagne d'Angela Merkel, jugée responsables des politiques d'austérité en Europe. Une perspective qui inquiète la droite française, qui juge déplorable les relations actuelles entre les deux pays.

D'un côté, la gauche qui pousse à "la confrontation" avec Angela Merkel. De l'autre, l'opposition qui s'inquiète de la relation franco-allemande. L'attitude de François Hollande vis-à-vis de la chancelière est source de commentaire ces derniers jours en France. "On a rarement eu des relations aussi mauvaises", a ainsi déclaré vendredi François Fillon, en déplacement à Berlin.
L'ex-Premier ministre, qui s'est notamment entretenu avec le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a assuré que ses interlocuteurs allemands s'étaient montré "inquiets sur la relation (entre les deux pays), inquiets sur les perspectives économiques françaises et inquiets sur le risque de voir la France tentée par une politique anti-allemande". "Ma crainte, c'est qu'après les élections allemandes, la situation se durcisse beaucoup", a expliqué le député UMP alors qu'Angela Merkel vise un troisième mandat à l'issue du scrutin législatif du 22 septembre.

"Affrontement démocratique" avec l'Allemagne

François Hollande évoquait récemment une "tension amicale" entre lui et son homologue allemande. Mais même s'ils n'ont pas "les mêmes idées", les deux dirigeants ont l'"obligation tous les deux (de) faire que l'Europe puisse avancer", expliquait le chef de l'Etat fin mars, sur France 2. Côté socialiste pourtant, on souhaite que le président français aille plus loin dans son opposition à la rigueur prônée par Angela Merkel. "Lui appelle ça la 'tension amicale', pour moi c'est la tension tout court et, s'il le faut, la confrontation", avançait ainsi le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, dans une interview au Monde datée de jeudi.
Vendredi, le Parti socialiste français a lui aussi fustigé "l'intransigeance égoïste" d'Angela Merkel. Dans un document de 21 pages coordonné par le député Jean-Christophe Cambadélis, vice-président du Parti socialiste européen (PSE) et qui sera soumis aux militants dans la perspective de la Convention du parti sur l'Europe prévue le 16 juin prochain, le PS  appelle clairement à un "affrontement démocratique" avec l'Allemagne. "L'amitié entre la France et l'Allemagne, ce n'est pas l'amitié entre la France et la politique européenne de la chancelière Merkel", souligne encore le parti.

"Un message de soutien" de Désir à Hollande

La direction du PS a rappelé plus tard que ce projet n'était qu'un "document de travail" susceptible d'amendements, et qu'il n'était "absolument pas anti-allemand". Mais la veille, Harlem Désir, à l'occasion d'une réunion du Parti socialiste européen (PSE), avait tout de même condamné ces politiques d'austérité. "Nous devons changer ces politiques qui sont en train de devenir un obstacle à la solidarité européenne", avait affirmé le premier secrétaire du PS.
Le gouvernement estime quant à lui ne pas être désavoué par ces initiatives venues de son propre camp. "Le PS connaît bien la position du président. C'est un texte très fort de soutien à son action en général. Croissance, relance de l'Europe, solidarité sont au coeur de ce texte", a expliqué l'entourage du président français à l'agence Reuters. Message identique de la part du ministre français des Affaires européennes, Thierry Repentin, dans une interview au JDD.fr : "La prise de position d’Harlem Désir (n'est pas) un message critique vis-à-vis de François Hollande, mais bien un message de soutien dans son entreprise de réorientation de la politique européenne."

"Germanophobie outrancière"

Pour le ministre, arrivé au Quai d'Orsay il y a un mois, il faut toutefois "conduire" un "débat de fond sur les politiques", et non pas "mettre en cause tel responsable ou tel Etat membre". "Chacun sait l’importance de la relation franco-allemande. Celle-ci n’est pas remise en question", assure Thierry Repentin.
Ce n'est pas l'avis de François Fillon. "On a (...) un président français qui attend la chute de Madame Merkel en se disant qu'il a peut-être une petite chance, après les élections en Allemagne, d'obtenir un changement assez substantiel des orientations économiques de la politique allemande et de la politique européenne", a affirmé l'ex-chef de gouvernement depuis Berlin. De même, a estimé le secrétaire national UMP Guillaume Larrivé dans un communiqué, "ce n'est pas en insultant tous les matins les Allemands que les dirigeants socialistes français vont sortir notre pays de l'ornière". Pour le responsable de droite, "cette germanophobie outrancière est très dangereuse pour la France".

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