lundi 22 avril 2013
Cacher notre joie
Cacher notre joie
On aurait aimé applaudir, apprécier sans réserve, enfin, une bonne
nouvelle dans l’actualité. Eh bien, pas tout à fait. La libération de la
famille française enlevée au Cameroun par des islamistes est une bonne
nouvelle, certes, mais huit autres Français manquent à l’appel. Un
d’entre eux est toujours piégé au Nigeria et les autres sont détenus,
quelque part, dans les immensités sahariennes.
La diplomatie
française, appuyée par les Africains et la Grande-Bretagne, a réussi à
arracher la famille Moulin-Fournier aux griffes de Boko-Haram, un groupe
islamiste qui hante l’Ouest africain. On ignore les détails de la
négociation, mais les preneurs d’otages semblent être moins fanatisés
que ceux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Cela n’enlève rien à l’horreur
de leur geste et à la gêne que l’on peut éprouver à devoir négocier
avec de tels hommes. Il faut aussi avoir à l’esprit que leur capacité de
nuisance demeure intacte. Tant qu’ils ne seront pas mis hors d’état de
nuire, ils représenteront une menace pour les Africains comme pour les
étrangers qui aiment l’Afrique et veulent l’aider.
Éradiquer le
terrorisme implique plus largement que l’on en fasse un objectif
mondial. L’attentat de Boston semble être une opération menée par des
musulmans fanatisés. L’origine tchétchène des deux frères tend à
confirmer que ce territoire est l’un des réservoirs de l’internationale
islamiste. Des Tchétchènes ont été signalés en Afghanistan comme en
Syrie ou en Afrique du Nord.
Prenant prétexte de la répression
menée par Vladimir Poutine dans leur patrie, ces extrémistes confondent
identité et violence aveugle. Ce n’est pas le meilleur moyen de gagner
les pays occidentaux à leur cause. En ont-ils envie ? Leur but premier
est, surtout, d’imposer par tous les moyens leurs croyances
moyenâgeuses.
La France comme les États-Unis sont au premier rang
de ce combat contre le fanatisme. D’où les coups durs que leurs
adversaires leur portent. Dans toute guerre, il y a des moments heureux,
comme la libération des Moulin-Fournier ou la victoire militaire au
Mali. Malheureusement aussi, il y a les coups durs. Boston en est un.
Les morts américains sont des nôtres car nous partageons le même péril
mortel.
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