TOUT EST DIT

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lundi 25 février 2013

Peillon a sûrement besoin de (longues) vacances !

Pour Hervé Gattegno, le projet de 6 semaines de vacances durant l'été montre que le ministre de l'Éducation n'est peut-être pas un homme politique.

RMC : Le ministre de l'Éducation nationale a ouvert une nouvelle polémique en se prononçant hier sur BFM TV pour des vacances d'été de 6 semaines et la création de 2 zones. Les syndicats et l'opposition protestent. Votre parti pris :Vincent Peillon a sûrement besoin de (longues) vacances. Que voulez-vous dire ?
Il est fatigué pépère, ça chauffe là haut !!
Hervé Gattegno : On a reproché à Vincent Peillon sa maladresse dans l'affaire des rythmes scolaires - ce n'est pas toujours juste, car il se heurte aussi à une somme de corporatismes. Mais il est vrai qu'il a laissé occulter sa "refondation" de l'école par la question de la semaine de 4,5 jours. Ce n'était déjà pas habile. Relancer une polémique sur les vacances au moment où il est censé apaiser les esprits, c'est pire : presque de la provocation. En tout cas, c'est contre-productif pour la réforme... et pour lui-même. Peut-être que Vincent Peillon est un ministre surmené ; il fait tout pour être un ministre malmené.
Il a quand même précisé - dans la même émission - que c'était une réflexion qui ne serait ouverte qu'en 2015 et que la priorité restait la réforme des rythmes scolaires...
Mais, alors, pourquoi en parler maintenant ? C'est tout le problème de Peillon : c'est un homme très fin, un homme de conviction, un "honnête homme" au sens du XVIIe siècle, mais la question est : est-ce un homme politique ? Sa sincérité est louable, et en l'occurrence, il a raison sur le fond : nos enfants ont des vacances d'été trop longues, donc un nombre de jours de classe insuffisant, d'où des journées surchargées et des résultats médiocres. Le problème, c'est qu'il promet la concertation en annonçant ce qu'il va décider... Il l'a déjà fait pour les rythmes scolaires : les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. Et pendant ce temps-là, le vrai débat - sur les programmes, les filières, la sélection - n'a pas lieu.
Vous pensez qu'en l'annonçant trop tôt il a d'ores et déjà condamné cette réforme ?
Ce n'est pas seulement un problème de calendrier, mais un gâchis politique. Vincent Peillon avait tout pour être le chouchou dans la classe de François Hollande - y compris une bonne estime de soi... L'Éducation a été déclarée prioritaire, son budget est moins amputé que les autres, il a 60 000 postes à créer - c'est plus gratifiant que des fermetures d'usine... Et puis les enseignants ont voté en masse pour François Hollande et la plupart des grandes villes sont dirigées par le PS. Malgré tout cela, c'est la guerre de tranchées. Il faut croire que Vincent Peillon est un alchimiste si maladroit qu'il change l'or en plomb !
Ce n'est pas pour l'excuser, mais est-ce que tout cela ne révèle pas, surtout, l'impossibilité de réformer l'éducation nationale ?
C'est vrai que les ministres de l'Éducation arrivent en général la tête pleine de grands projets et qu'à l'arrivée on a au mieux des réformettes, au pire des crises et des grèves - et à l'arrivée, le plus souvent, rien du tout. Comme d'autres, Vincent Peillon a rêvé de laisser une trace dans ce ministère. Jusqu'ici, il a seulement réussi à creuser un fossé avec les enseignants. Il va peut-être finir par tomber dedans.

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