TOUT EST DIT

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samedi 26 janvier 2013

Ciel, des jeunes !

Ciel, des jeunes !


S’il est une chose que l’humanité a su produire de manière constante, durable et avec un génie sans cesse renouvelé, c’est bien le conflit de générations. De la Genèse à Facebook, la jeunesse n’a été que confrontation à l’univers établi.
L’équation s’est compliquée, peut-être comme jamais. À la rupture entre les âges de la vie s’en sont ajoutées d’autres. La révolution technologique donne aux jeunes d’aujourd’hui des moyens de circuler, pardon de « bouger », totalement inédits. Cet état de liberté s’étend aux idées, aux propos, aux contenus, le tout au prix d’une fracture inouïe : dans un monde de richesses de plus en plus dématérialisées, les enfants courent des risques de déclassement social plus élevés que leurs parents.
Autant dire que faire de la jeunesse une priorité de son quinquennat est pour un président un rude pari, sur bien des fronts. Les jeunes ne sont plus seulement le nécessaire et éternel poil à gratter de la société. Ils sont devenus en quelques décennies à peine un marché majeur : leurs goûts, leur consommation, leurs aspirations sont largement marchandisés, alors que leur propre insertion professionnelle relève de l’aléatoire.
Agir sur l’école, le logement, la couverture sociale est très pertinent, et relève de la capacité d’action du politique. Encore faut-il pouvoir faire passer ces réformes…
Même si devaient être améliorées les conditions d’existence, parfois de survie, des générations montantes, qu’en est-il de leur intégration dans une société où les meilleures places sont prises, où la force de l’acquis prime sur la promesse de l’apport, où il vaut mieux tenir que courir ? Interrogé sur son idéal de carrière, un étudiant bravache a répondu : « La retraite, vite ». Anecdotique peut-être, anodin sûrement pas. Les jeunes sentent bien que cette société leur échappe, les fuit parfois. Les vœux de François Hollande ne leur seront pas inutiles. Mais c’est d’un avenir, qu’ils veulent être assurés.

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