TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 28 janvier 2013

Au pied du mur

Au pied du mur


Que de monde dans les rues ! On disait la famille ruinée par les divorces et les trépidations modernes, et voilà qu’elle confirme la place centrale qu’elle a dans nos cœurs. Les cortèges d’hier et ceux du 13 janvier sont parmi les plus massifs des dernières décennies. Ils incarnent deux visions d’une préoccupation majeure, la structure familiale, elle-même inséparable de la sexualité. Notre regard sur la société en dépend. Normal que cela passionne.
L’homosexualité reste un mystère pour beaucoup de ceux qui ne connaissent que le modèle hétérosexuel. Cette ignorance renforce les convictions des traditionalistes, persuadés d’être dans le vrai, et indigne ceux qui veulent que le Code civil traite à égalité tout désir de fonder une famille, qu’il soit porté par deux êtres de même sexe ou par un homme et une femme.
Comme pour l’avortement, la contraception et le pacs, le Parlement va s’intéresser à la notion d’intangibilité. Le statut du couple homosexuel, la procréation médicalement assistée et ultérieurement la gestation pour autrui suscitent une fracture radicale entre ceux qui estiment qu’il faut des barrières nettes pour préserver le socle de la société et ceux qui voient dans la réforme un évident progrès politique.
L’homosexualité n’étant heureusement plus regardée comme un délit ou une maladie, la frontière est transportée à hauteur de l’enfant. On convoque, non sans impudeur, des garçons et des filles tenus de dire s’ils sont traumatisés ou au contraire ravis d’être élevés par deux hommes ou deux femmes. Chaque camp s’empresse d’y voir, avec plus ou moins de bonne foi, la « preuve » censée convaincre les hésitants. Cette instrumentalisation des enfants est choquante : quelle que soit la cause à défendre, l’enfant ne devrait jamais être l’otage et encore moins le porte-voix des adultes. A défaut d’avoir déjà une certitude sur le vote à émettre, ce principe devrait guider les parlementaires, désormais au pied du mur.

0 commentaires: