TOUT EST DIT

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mercredi 2 janvier 2013

2013, un chemin miné

2013, un chemin miné


Pour un Président, les voeux ne sont jamais un exercice commode. Il faut afficher un ton assez grave tout en conservant le sourire de la confiance, assez neutre pour ne pas polluer le fond du discours, assez présidentiel, mais pas trop artificiel. Parler de tout en huit minutes suppose d'adresser des messages plus subliminaux qu'explicites.
François Hollande n'a pas échappé aux contraintes d'un genre dans lequel il faut être tout et son contraire. Surtout quand on ne sait pas si le cap du redressement, au-delà d'engagements martelés avec des mots forts, pourra être tenu.
Chaque intervention du président de la République le confirme : la priorité est bien au désendettement et au soulagement fiscal des entreprises qui se voient allégées d'autant de milliards qu'elles avaient été taxées après le 6 mai. François Hollande, en des termes sévères, confirme qu'après la fête électorale l'État se met à la diète.
Autrement dit, la priorité n'est pas à la redistribution, mais à l'assainissement. Avant de la partager, il faut créer de la richesse. Air connu. Tout se passe comme si le hollandisme c'était du sarkozysme apaisé, corrigé d'un effort un peu mieux partagé.
Politiquement, ce chemin est jonché de mines. Avancer sur le terrain du réalisme économique ne lui ramènera aucun soutien à droite, peu de renforts au centre, mais pourrait lui coûter des défections à gauche. Dès avant l'élection, le Front de gauche, qui n'appartient pas à la majorité, a fait le pari d'un échec de François Hollande.
Un Président fragilisé
Il est plus surprenant de voir le Parti communiste, jadis allié des socialistes et qui aura besoin d'eux aux municipales, consacrer plus d'énergie à combattre la majorité que la droite. Il est significatif d'observer la difficulté du patron des députés PS à discipliner des troupes écartelées entre les attentes de leurs électeurs et le choix de la rigueur. Il est inquiétant de voir les textes majeurs repoussés au Sénat où il n'est de majorité de gauche que théorique, alors que les prochaines sénatoriales s'annoncent difficiles.
Il est encore plus incroyable de voir les écologistes, qui ne doivent leur influence parlementaire qu'au soutien des socialistes, combattre les choix du gouvernement auquel ils appartiennent sur des sujets tels que l'Europe, l'énergie, la fiscalité ou les grandes infrastructures.
La crise à l'UMP n'y change rien : François Hollande est fragilisé au Parlement et, plus ennuyeux, plus minoritaire dans l'opinion que Nicolas Sarkozy à pareille époque. Dans les milieux les plus modestes, les contraintes de la crise et la refiscalisation des heures sup' ont tué dans l'oeuf le peu d'espoir que son élection avait suscité. Malgré un accord sur les tarifs médicaux et le contrat de génération, on ne peut pas dire que la culture de la négociation est suffisante pour garantir la paix sociale.
Il nous l'a presque dit lors de ses voeux : François Hollande rêve d'être plus vieux d'un an. Il a fait de 2013 une parenthèse avec le secret espoir d'une conjonction quasi astrale, entre sa politique et la croissance, qui renverserait la courbe du chômage. Et puisqu'il faut souffrir, autant garder un gouvernement qu'il sera toujours tant de changer lorsqu'il faudra affronter les élections locales de 2014.

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