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vendredi 12 octobre 2012

La pierre et le fruit

La pierre et le fruit 


La taxe foncière sur les terrains bâtis s’envole. Une hausse de 21% en cinq ans, deux fois le rythme de l’inflation. Rien d’étonnant: le bâti, lui, ne s’envole pas. Les historiens de l’impôt savent qu’il est plus facile de taxer des pierres immobiles que des numéraires fugaces.
Qui est coupable? La taxe foncière, une des quatre «vieilles» de la Révolution française, est un impôt aujourd’hui partagé: les régions n’en profitent plus, mais les départements, les intercommunalités et les communes en touchent chacun sa part, en fixent chacun son taux. L’Etat relève l’assiette (la base de calcul), le fisc sort sa calculette et le contribuable paie la note.
Les collectivités alsaciennes, notons-le, sont plutôt moins gourmandes que d’autres. Les départements sont sobres: 11,41% dans le Haut-Rhin, 11,27% dans le Bas-Rhin, à comparer à la moyenne nationale de 18,23%. Les «blocs communaux» (commune + intercommunalité) le sont un peu moins: Mulhouse est 24 e et Strasbourg 38 e dans la liste des 50 plus grandes villes de France, classées en fonction de ces taux.
Pour autant, ces chiffres ne rassureront pas ceux qui, occupants ou bailleurs, voient «s’évanouir» l’équivalent d’un ou deux loyers en impôts. La crise pèse, l’activité ralentit, l’Etat resserre les boulons et les autres impôts locaux s’assèchent. Le foncier bâti devient donc une variable d’ajustement pour des collectivités qui jonglent pour boucler leurs budgets.
Est-ce injuste? Il n’est pas choquant qu’un bien, valorisé par les investissements de tous, soit taxé pour les financer. Tout est affaire de doigté: en matière fiscale, qui force sur un taux vendangera, avec les fruits mûrs de l’impôt, les raisins verts de l’impopularité.

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