mercredi 15 août 2012
L’été en prétexte
Comme la météo des plages, faudra-t-il établir celle des cités ? Cet
été montre à nouveau que peuvent se superposer à l’occasion la courbe
des températures et celle des violences dans les zones sensibles.
Cette
corrélation est pratique et inquiétante. Commode parce que
l’impuissance à traiter le mal des banlieues s’expliquerait donc par une
fatalité climatique, un genre de délinquance corrigée des variations
saisonnières.
Angoissante, car il faut constater, une fois de
plus, que ressurgit à un moment prévisible, en des endroits identiques,
la même expression d’un malaise urbain.
Sur la cause de ces coups
de chaud, l’excuse de l’été reste courte. On peut bien envoyer tous les
CRS que l’on veut. La vaste question du désœuvrement des jeunes ne se
règlera pas au gyrophare. Il est tout aussi présomptueux de vouloir
traiter l’abandon social ressenti dans certains quartiers par une
omniprésence policière.
Des initiatives émergent. Ici en faveur
d’une intégration par l’emploi. Là pour un urbanisme simplement humain.
Un peu partout pour améliorer la sécurité, avec l’extension encore
annoncée, hier, des zones prioritaires. Mais que tout cela est lent, à
l’échelle d’existences qui se disent gâchées avant d’avoir pu démarrer.
Après
l’intermède de ses médailles olympiques, le pays reprend la mesure
d’une réalité infiniment moins glorieuse.
Les casseurs en sont les
tristes champions.
Et les idéaux collectifs les grands absents.
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