TOUT EST DIT

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dimanche 5 août 2012

Le mythe Marilyn 

Marilyn est devenue un mythe en forme de prénom. Cinquante ans après sa disparition, le monde entier parle de Marilyn avec cette familiarité que l’on réserve aux êtres chers. Franchement, qui se souvient de Norma Jeane Baker ou Norma Jeane Mortenson, ses deux noms officiels, hérités d’une mère à la dérive ?
En revanche, tout le monde a dans les yeux le diamant pur qu’était chaque apparition de Marilyn. De sa robe blanche, soulevée par un souffle du métro, à la star emmitouflée dans une veste en laine sur une plage, Marilyn avait l’art de semer les pierres blanches sur le chemin de notre mémoire. Nul ne songeait que chacun de nos bonheurs était une part de souffrance arrachée à sa vie.
Elle chantait, jouait la comédie et éclairait un monde chiche en lumières d’espoir. Elle était la plus belle des étoiles de la bannière américaine. Les Russes avaient le Spoutnik. Les Américains avaient leur star. Aujourd’hui, qui se souvient vraiment de ce drôle d’engin qui faisait bip-bip au-dessus de nos têtes, alors que Marilyn brisait les cœurs de ses admirateurs en chantant que le sien appartenait à son papa. Elle était là, jaillissant de l’écran avec des rondeurs aveuglantes, surtout pour tous les premiers rangs des cinémas du monde.
Même ses malheurs la rendaient plus proches de ceux qui l’adulaient. Elle volait d’un mari à un amant. Ses larmes étaient toujours des diamants, même si leurs pointes lui arrachaient un peu plus le cœur à chaque séparation. Marilyn était grande, jusque dans sa tragédie personnelle. Et le feuilleton de sa descente aux enfers était suivi de New York à Paris.
Les Français l’aimaient bien. Elle avait tenté un improbable rapprochement entre l’Amérique et notre pays en séduisant Yves Montand. Elle fit du compagnon de route de Moscou, un boy friend d’un été. Un retournement à rendre jalouse la CIA !
À force de monter toujours plus haut, de chercher « l’inaccessible étoile » que chantera Brel, elle s’est brûlé les ailes en frôlant l’autre mythe américain : John F. Kennedy. Cette collision entre deux étoiles fut formidable. Marilyn avait épuisé son énergie. Elle choisit de tirer elle-même l’ultime rideau que nous déchirons depuis cinquante ans avec émotion.

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