TOUT EST DIT

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samedi 19 mai 2012

Rêve et réalité 


Il s'agissait, ces dernières semaines, lors de la campagne électorale, de « ré-enchanter le rêve français ». Il est vrai qu'aucun candidat ne peut vraiment séduire les électeurs s'il ne prend pas en compte ce que des sociologues appellent « l'imaginaire français », c'est-à-dire l'idée que l'on se fait du destin de la France. Quel est-il aujourd'hui en ce monde ? Bien sûr, il est fait de contingences matérielles exigeantes, mais l'idéal ne passe-t-il pas avant ? Cette vocation de notre pays, pas très définie mais vocation tout de même, à l'universel, par exemple, n'est-ce pas cela qui nous fait vivre ensemble ? Ce destin nous dépasse certes, mais nous en sommes chacun partie prenante. Alors, quelle est notre place ? Quel rôle y jouons-nous ? Reposer ces questions, esquisser des réponses, c'est sans doute cela enchanter le rêve français.
Encore faut-il que ce rêve soit basé sur des réalités solides, fermes, pour ne pas être qu'illusion. C'est aussitôt après avoir rêvé un peu qu'il faut de nouveau affronter le réel, tel qu'il a été décrit par le président de la République lors de la cérémonie d'intronisation à l'Élysée : 
« Je mesure le poids des contraintes auquel notre pays fait face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à sortir de la crise. »
Voilà donc venu le temps des efforts, mais aussi celui de l'imagination et de la créativité, car il faut à la fois réformer, économiser, relancer la croissance pour que les Français, ainsi que les autres Européens d'ailleurs, voient poindre un peu de lumière dans un avenir quelque peu assombri. Sans espérance, il ne peut être question de progresser. C'est alors que les gouvernements se montrent ou non à la hauteur.
Réformer et économiser
Nous voici dans l'un de ces moments critiques. Notre pays doit le vivre en utilisant au mieux toutes ses capacités humaines, ses ressources matérielles et organisationnelles. Cela exige évidemment le rassemblement maintes fois évoqué ces temps-ci, c'est-à-dire l'abandon de l'esprit de parti, la volonté de coopérer, la reconnaissance des compétences et des bonnes volontés.
Aujourd'hui, un nouveau gouvernement prend en mains la destinée du pays. Le nouveau Premier ministre, comme son prédécesseur, a ce tempérament sérieux, calme des hommes de l'Ouest qui sont enracinés dans cette France où vit cet imaginaire évoqué plus haut. Tous les deux savent que la France nous dépasse, dépasse aussi ses régions, mais que ces régions où l'on sait vivre ensemble sont la réalité du pays, font sa solidité. Curieusement, ces deux hommes sont originaires de la même région, les Pays de la Loire. On a vu la compétence et la ténacité du Premier ministre sortant. On a vu, dans sa ville, la sage efficacité et le volontarisme du nouveau Premier ministre. On peut espérer que les solutions nécessaires et déjà mises en marche pourront être rapidement adaptées et appliquées.
Il ne s'agit pas seulement de la France, mais aussi de l'Europe et donc, là encore, de l'avenir de la France. La croissance est nécessaire, tout le monde en convient. Encore faut-il s'en donner les moyens. Cela passe par les réformes et les économies. Il nous faut une grande vision de l'avenir, mais soyons humbles et concrets pour ne pas trébucher. Gardons le rêve sans oublier la réalité.

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