TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 28 février 2012

Cafouillage au PS autour de l'impôt pour les très riches

Invité sur France 2 juste après l'annonce par François Hollande d'une nouvelle tranche d'impôt à 75%, Jérôme Cahuzac, chargé du budget dans l'équipe de campagne socialiste, a semblé découvrir cette mesure.

Au moment de l'annoncer lundi soir sur TF1, François Hollande a eu l'air le premier surpris par sa proposition. «Au-dessus de 1 million d'euros par mois, eh bien le taux d'imposition devra être de 75 %», assène le candidat socialiste à la présidentielle.
Mais l'instant d'après, son regard se perd un peu et l'on perçoit un flottement dans sa voix. C'est que François Hollande s'est empêtré dans ses chiffres. Profitant de la question d'un journaliste pour y réfléchir, il se reprend dans la foulée: «Juste une rectification: c'est un million d'euros par an, par rapport à cette imposition de 75%, donc à peu près 100.000 euros par mois».
Au premier abord, l'épisode peut paraître insignifiant: tout le monde peut se tromper. Mais quelques minutes plus tard sur la chaîne d'en face, France 2, la curieuse réaction d'un proche du candidat achève de mettre la puce à l'oreille du téléspectateur: François Hollande aurait-il tout simplement improvisé son annonce? Interrogé lors de l'émission «Mots croisés» sur cette mesure, le député PS Jérôme Cahuzac se montre en effet très prudent, même «circonspect» selon ses propres mots: «Je ne sais trop que vous dire (...). Vous me permettrez d'être plus circonspect que vous ne semblez ne l'être (...). J'attends de voir un peu ce qu'il en est vraiment». Problème: dans l'équipe de campagne de François Hollande, Jérôme Cahuzac est justement chargé du budget.
Désolé, cette vidéo n'est pas disponible sur votre appareil.

L'UMP dénonce une «impréparation totale» «Vous m'interrogez sur une déclaration que pour ma part je n'ai pas entendue», plaide le député pour justifier son absence de réponse. Clairement placé en porte-à-faux, il se lance ensuite dans une tentative incertaine d'exégèse des propos de son candidat: «Je crois qu'il y a deux explications possibles…» Mais le développement qui s'ensuit ne dissipe guère la confusion. L'aveu surprenant de Jérôme Cahuzac n'a bien sûr pas échappé aux adversaires des socialistes. Sur le plateau de France 2, la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, pointe aussitôt les divisions au sein de l'équipe Hollande. Plus tard un communiqué de l'UMP, rédigé par son secrétaire national Geoffroy Didier, ironise sur le fait que le député «a carrément découvert la proposition de François Hollande (sur France 2), illustrant ainsi, une nouvelle fois, l'impréparation totale du programme économique du candidat». Mardi matin, Ségolène Royal a réfuté cet argument: «Ce n'est pas une improvisation, nous en avons débattu puisque nous nous voyons en conseil politique restreint tous les quinze jours. Notre candidat, au fur et à mesure de ses rencontres avec les Français prend la mesure du creusement des inégalités, qui est un des fléaux de la société française». Selon elle, l'annonce de François Hollande est «un signal fort supplémentaire qui est en cohérence avec son projet fiscal».

0 commentaires: