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lundi 16 janvier 2012

Quand les "hedge funds" jouent contre le sauvetage de la Grèce

L'accord sur la Grèce au sommet du 27 octobre ne pouvait aboutir que si les créanciers privés jouaient le jeu. Or, voilà que des petits "hedge funds" opportunistes, et quelques gros investisseurs américains, se sont engouffrés dans le désordre ambiant pour mettre en œuvre une habile stratégie.

« Quand les titres s'échangeaient à 40 % de leur valeur, ils ont acheté des titres à échéances très courtes, remboursables en 2012, explique Olivier Kintgen, associé du fonds de fonds Eraam. Dans le même temps, ils se sont couverts en achetant des assurances contre le risque de défaut, des CDS sur les titres souverains grecs. » S'ils sont ainsi devenus des créanciers privés de la Grèce, cela ne signifie pas pour autant qu'ils entendent apporter leurs titres à l'échange comme le prévoit l'accord. Car ils font le pari suivant : soit la Grèce obtient des liquidités lors de l'échange avec les créanciers privés, sur la base de l'accord qui permettra d'éviter le défaut, et elle sera en mesure de rembourser au pair toutes ses obligations à échéance 2012. Auquel cas, sans apporter leurs titres à l'échange, les hedge doubleraient leur mise, en un temps très court. C'est pour eux la meilleure option. Si l'accord ne se conclut pas avec les banques, ou se fait avec une décote telle - de plus de 50 % - que le défaut sera constaté par l'Isda, alors les fonds spéculatifs exerceront les CDS, et en principe toucheront l'assurance. Dans ce cas aussi, ils seront gagnants, même s'ils perdent sur les titres. Scandaleux ? Il n'y a rien là que de très légal à tout cela. Immoral ? Peut-être, car ils ne sont devenus créanciers de la Grèce que pour profiter d'une situation de détresse. La situation grecque se distingue d'ailleurs de celle de l'Irlande, où, faute d'avoir pu se couvrir, certains hedge funds avaient fait de très grosses pertes. Pour autant, ce n'est pas une opération totalement sans risque. Primo, l'exercice des CDS sur des souverains en Europe constitue une première. Comment cela se passera-t-il ? Secundo, cela ne « marchera » que s'il n'y a pas de décalage de trésorerie. Pour les hedge, il faut soit que les banques apportent très vite leurs titres à l'échange, soit que le défaut soit effectivement constaté. Si l'entre-deux durait trop, l'issue pourrait être moins riante.

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