TOUT EST DIT

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lundi 4 juillet 2011

Le PS et le poison DSK

DSK était la chance du PS pour 2012. Sera-t-il son poison mortel?

L’ancien favori des sondages est-il, pour son camp, plus dangereux libre qu’en résidence surveillée? Au-delà de l’acquittement de leur champion qu’ils considèrent déjà comme acquis, les amis de l’ancien directeur général du FMI se reprennent à envisager son retour triomphal en France. A les entendre, les compteurs de la popularité, dopés par l’effet victimisation, pourraient être remis à leur niveau du 14 mai - avant le déclenchement de l’affaire - et le rêve de la conquête de l’Elysée pourrait reprendre là où «Dominique» avait été contraint de l’abandonner, dans la suite 2806 du Sofitel Manhattan.

Cette probabilité semblait pourtant du domaine de la chimère. Après tout, l’opinion avait tourné la page plus facilement et plus rapidement que prévu en faisant de François Hollande ou de Martine Aubry des candidats de substitution capables de rassembler sur leurs noms autant sinon plus d’intentions de vote que n’en captait l’homme providentiel déchu. C’est ce rétablissement presque miraculeux que le PS semble prêt à remettre en jeu aujourd’hui, conforté par les derniers sondages qui montrent, contre toute attente, qu’une majorité de Français - ou presque - souhaiterait le retour de l’ancien directeur du FMI dans le jeu politique français.

La seule spéculation sur ce qui n’est encore qu’une faible éventualité révèle le degré d’indécision et de division de la famille socialiste. La Première secrétaire Martine Aubry n’a même pas eu le temps de conforter sa candidature toute neuve que son aventure est déjà dévalorisée, ravalée au rang d’ersatz de celle de son ami «Dominique».

Cette hésitation générale est malsaine. Elle dénote une immaturité qui ne peut qu’altérer l’image du principal parti d’opposition. Mais surtout, elle ignore le repli d’un DSK qui avait tout de même perdu 24 points dans les indices de confiance. Au-delà du soupçon de viol, le train de vie pose problème: la Porsche, les avocats à des milliers de dollars la journée, l’appartement extravagant, les assiettes de pâtes aux truffes à plus de 100 euros pièce et surtout les révélations sur une vie sexuelle extra-conjugale apparemment frénétique et souvent tarifée. Comment un pays en crise comme l’est la France pourrait-il s’identifier à un homme si loin de ses réalités sociales et de son quotidien? Dans une campagne, son incontestable brio et son pouvoir de séduction exceptionnel ne pourraient suffire à tout justifier.

Le PS aurait dû avoir le courage, salutaire, d’écarter fermement - fût-ce poliment - toute possibité d’un retour de DSK dans la course. Au lieu de celà, les doutes et le flottement affichés sur l’éventualité d’un report de la date de clôture des candidatures à la candidature alimentent un peu plus encore la confusion. Dégâts importants à prévoir...

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