TOUT EST DIT

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samedi 24 décembre 2011

Quelles convictions

La cinglante réponse turque présente une portée dont on ne semble pas encore se rendre compte dans l’Hexagone. Mais l’accusation lancée par Erdogan sur le «génocide» perpétré par la France en Algérie fait déjà les titres de la presse étrangère, et pas seulement arabe. Et les commentaires sont peu amènes sur l’amateurisme de la diplomatie élyséenne, tout en rappelant des pages sombres qu’une certaine France nie avec autant de conviction que la Turquie le génocide arménien.

Que ces accusations, de surcroît chiffrées par Ankara, soient fallacieuses ou non n’est pas le propos. L’image de notre pays prend un sérieux coup. Apparemment, tout cela, parce que la France, selon le Président de la République, est fidèle à ses propres «convictions» en précisant respecter celles de la Turquie. Bref, des «convictions» inscrites dans le patrimoine génétique de la République, patrie autoproclamée des droits de l’Homme. Sans doute les mêmes «convictions» qui avaient présidé à l’accueil, dans une pompe obséquieuse, du tueur Kadhafi à Paris en 2007. Et qui ont manqué, sous forme d’une loi, pour condamner l’ère du Goulag. Et qui manquent toujours pour dénoncer dans un vote parlementaire la politique de la Chine envers ses minorités…

Reste à rattraper le faux pas élyséen et parlementaire qui jette aussi le trouble dans la majorité, comme en témoigne la distance prise par Alain Juppé, le seul «vrai» ministre des Affaires étrangères en poste au Quai d’Orsay depuis le début du quinquennat Sarkozy.

Mais comment ? En n’oubliant jamais les fondamentaux qui caractérisent les relations entre États. Elles reposent sur les intérêts politiques et économiques partagés. Pas sur des sentiments, encore moins sur l’outrecuidance du donneur de leçons qui va jusqu’à graver ses remontrances dans le marbre législatif. Évidemment, toutes les opinions, toutes les protestations, sont permises au niveau des personnes ou des partis, pas d’État à État. Sauf, bien sûr, s’il y a condamnation internationale.

Jeter, au nom de la «conviction», un opprobre officiel de démocratie à démocratie (et la Turquie en est une) est irresponsable. D’autant plus irresponsable que cette «conviction» se moque des brillants intérêts français dans ce pays, à un moment où la France économique n’est vraiment pas très en forme.

Et tout cela par électoralisme communautariste, pour racler quelques voix…

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