TOUT EST DIT

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samedi 5 novembre 2011

La vitrine et l’étal

Les vitrines sont toujours belles. Hier, celle du G20 de Cannes était décorée du bleu-blanc-rouge français et américain. Avec rappel d’une alliance bi-séculaire jusqu’au show d’une «interview» télévisée Obama-Sarkozy. Ce n’était pas seulement une initiative de circonstance. Washington compte sur Paris pour aiguillonner l’Allemagne, le seul pays à détenir une solution économique à la crise européenne qui fait si peur outre-Atlantique.

Mais après la vitrine, il y a le «magasin» et ses rayons. Ceux du G20 restent-ils vides ? Pas tout à fait. Pour la première fois depuis l’institutionnalisation de ces «grand-messes» existe une offre crédible. Sur la restructuration des grandes banques, sur la réglementation des hedge funds champions en spéculation, sur les «bons de tirage» du Fonds monétaire international (l’argent disponible du FMI), sur une fluctuation réaliste des devises dont le yuan chinois en pivot, sur la chasse aux «paradis fiscaux»...

Certes, la plupart de ces intentions ne seront vraiment applicables qu’à partir de 2016. Or d’ici là… Manque aussi, malheureusement comme d’habitude, un engagement réel, en dehors de belles paroles, pour les pays en voie de développement. Sur la taxation des transactions financières également, bien que cette initiative franco-allemande reprise par Bruxelles fasse son chemin.

Il est vrai que ce G20 a été plombé par la crise européenne. De sommet mondial, Cannes a été ravalé en sommet de la zone euro. Le trublion Georges Papandréou a été vertement tancé. Le trublion Silvio Berlusconi a fait profil bas. Que la si industrieuse Italie, troisième économie européenne, soit désormais sous surveillance du FMI, comme un pays du Tiers-Monde, signe une terrible et double humiliation. Celle de l’Europe, d’abord. Elle est incapable de faire face aux difficultés rencontrées par ses membres et, dans la situation actuelle, elle n’a aucun avenir géopolitique, malgré la pléthore de ses très coûteuses institutions. Ensuite, quelle humiliation pour les Italiens ! Au cas où ils l’ignoraient, ils savent désormais que la solution à leurs problèmes passe aussi par la politique, par l’éviction de leur fantasque chef du gouvernement.

C’est également vrai pour les Grecs. On connaîtra aujourd’hui, après le vote du Parlement d’Athènes, la teneur des nouvelles énigmes que le très mité «sphinx» du Péloponnèse ne manquera pas d’adresser à l’Europe. La crise de l’euro est loin d’être terminée.

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