Pour la première fois de son histoire, la première puissance économique du monde perd son tripe A. L'agence de notation pointe des «risques politiques» face aux enjeux du déficit budgétaire du pays.


Standard and Poor's, qui avait prévenu dès avril qu'elle envisageait cet abaissement, a justifié sa décision par «des risques politiques» de voir le pays prendre des mesures insuffisantes contre son déficit budgétaire. Pour elle, le débat politique sur ces questions n'est pas à la hauteur des problèmes causés par une dette publique de plus de 14.500 milliards de dollars. «Le plan de rééquilibrage du budget sur lequel le Congrès et l'exécutif se sont récemment mis d'accord est insuffisant par rapport à ce qui, de notre point de vue, serait nécessaire pour stabiliser la dynamique à moyen terme de la dette publique», a expliqué S&P, invoquant la loi dite de «contrôle du budget» votée mardi.
S&P est donc la deuxième agence de notation a dégrader la note américaine, après la chinoise - moins puissante - Dagong. Les autres - principalement l'américaine Moody's et la française Fitch - restent pour l'instant à l'écart.
La dette publique américaine à plus de 100% du PIB
La première puissance du monde n'est, ainsi, plus aussi sûre qu'avant. Les États-Unis rejoignent ainsi le Japon, l'Espagne et l'Irlande qui ont perdu ce statut envié. La perte de ce sceau d'excellence devrait avoir des répercussions brutales sur les marchés financiers , difficiles à imaginer dans l'immédiat. Mais alors que la planète finance est sens dessus-dessous, le risque de voir les marchés continuer à plonger est élevé. L'annonce de S&P intervient en effet alors que les marchés ont fermé pour le week-end, clôturant de part et d'autre de l'Atlantique une semaine noire.La Chine, de loin le plus grand créancier mondial des États-Unis, a jugé qu'elle avait « désormais tous les droits d'exiger des États-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette». Deuxième détenteur mondial de la dette américaine, Tokyo a assuré, lui, que sa confiance dans les bons du Trésor américain et sa stratégie d'achats de ces bons restaient inchangées. En France, le ministre de l'Économie François Baroin réaffirme sa «totale confiance dans la solidité de l'économie américaine.»

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