TOUT EST DIT

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lundi 22 août 2011

La politique du tout ou rien

Et si Eva Joly devait se contenter d’un petit 1,5 % à la présidentielle ? La question est posée dans son propre parti : Daniel Cohn-Bendit redoute que, face au danger Le Pen, le vote utile joue à fond à gauche, asséchant le réservoir des non socialistes pour garantir la présence d’un candidat au second tour. L’ancien soixante-huitard aimerait, de toute façon, qu’Europe Ecologie-Les Verts ne joue pas avec le feu, et retire sa candidate pour faire bloc face à Marine Le Pen… et à Nicolas Sarkozy.

Ils ne sont pas nombreux sur sa longueur d’onde. Lors de leurs journées d’été, chaleur aidant peut-être, les écologistes se sont montrés sûrs d’eux et dominateurs. Ils ont remisé pendant trois jours leurs profondes et multiples divisions pour adouber leur candidate dans l’enthousiasme et, aussi, pour dicter leurs conditions au Parti socialiste. Sans engagement de sortie du nucléaire, il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec la gauche, ont-ils martelé.

Ça passe ou ça casse ! Les écologistes se basent sur leur bon score aux européennes de 2009 (16,5 %, à quelques centièmes du PS) et sur l’émotion provoquée par l’accident nucléaire de Fukushima, pour croire à leur bonne étoile. 
Ils oublient plusieurs vérités au passage.

D’abord c’est le populaire Cohn-Bendit qui menait la liste aux européennes. Il est bien plus chaleureux qu’Eva Joly, qui affirme que « la douceur n’est pas une qualité présidentielle ». Ensuite, les scores écologistes ont été très en retrait aux régionales de 2010 (où les Verts avaient pourtant l’espoir de rafler l’Alsace), et encore moindres aux cantonales de 2011. Enfin, une présidentielle est le contraire d’un scrutin de liste. La « mère des élections » est une alchimie entre les électeurs et un ou une candidate. En préférant Joly à Hulot, les Verts ont fait jouer les réflexes d’appareil au détriment de la notoriété et du lien de leur champion(ne) avec les Français. Ils refusent toute concession politique, idéologique ou même tactique : c’est leur droit, mais la stratégie du « tout ou rien » se termine en général avec… pas grand-chose. Si EELV continue de se déchirer sur les hommes, comme lors du psychodrame Hulot, de tirer à vue sur ceux qui sortent la tête du rang, comme Laurence Vichnievsky, et de camper sur des exigences qui ne tolèrent aucune négociation, le parti écologiste risque fort de se retrouver les mains vides.

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