TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 4 juin 2011

Des élèves privés de récré

« Les dealers ne feront pas la loi » : voilà ce qu’assure et claironne à qui veut bien l’entendre Christian Lambert, le super préfet mis en place par Nicolas Srakozy en Seine-Saint-Denis.

Seulement voilà : il n’est pas du calibre d’un Charles Bronson dans Le Justicier face aux dealers.

Et pour cause : ces derniers jours en Seine-Saint-Denis, où les deux mains ne suffisent plus pour compter les zones de non-droit, et plus particulièrement à Sevran, les dealers, justement, font leur loi et n’hésitent pas à régler leurs comptes (suprématie du territoire oblige), en plein jour, au vu et su de tout le monde, à coups de flingue. Une situation qui, de l’aveu même du maire Stéphane Gatignon – qui, rappelons-le, milite pour la dépénalisation du cannabis ! –, « s’intensifie ».

Et côté intensification, les caïds et leurs « jeunes » terreurs de quartiers en mettent un rayon.

Pour preuve : samedi dernier, en début d’après-midi, alors que se tenait une fête de quartier, cinq coups de feu ont été tirés à proximité du rassemblement populaire.

Pire, cette semaine, à deux reprises, dans le quartier sensible de Montcelleux, les élèves du groupe scolaire Montaigne, qui accueille près de 600 enfants dont une classe de handicapés, ont été privés de récré en raison de coups de feu échangés entre gangs adverses. Résultat, par crainte de balles perdues, la pause récré se fait à l’intérieur des salles de classe et non plus dans la cour pour raison de « confinement ».

Deux fois en une semaine ! Lundi, la récréation avait sauté par mesure de précaution, deux individus cagoulés avaient été vus à proximité de l’établissement scolaire. Mardi, toujours à quelques mètres du groupe scolaire, des coups de feu ont claqué en début d’après-midi, selon un « scénario désormais classique » : cinq détonations, deux hommes sur un scooter. Cette fois-là, l’engin a fini sa course dans une voiture et, dans la collision, l’un des deux hommes a été blessé à la jambe et interpellé. Inutile de préciser que l’individu était bien connu des services de police…

Une situation « ingérable », comme l’estime le maire Stéphane Gatignon, qui inquiète au plus haut point les habitants du quartier (la plupart d’entre eux souhaitent déménager) et surtout les parents d’élèves. Des parents qui craignent la « balle perdue » et qui ont peur pour la vie de leurs enfants.

« Les enfants sont au premier plan », estime une mère de famille qui précise « que le matin, il n’y a pas de détonations [forcément, fatigués de leur nuit de « folie » les joyeux fêtards-dealers dorment tard…], sinon ça tire n’importe quand ». Et d’ajouter qu’en « dix-sept ans de vie dans le quartier, elle n’a jamais vu ça ».

La France n’est pas le Mexique (où une institutrice vient d’être médaillée pour avoir protégé, en les faisant se coucher au sol, ses jeunes élèves d’une fusillade qui avait éclaté autour de son école) ni Bagdad, mais on s’en approche à grands pas.

La faute à qui ? Au laxisme des autorités dites compétentes mais également, pour une grande part, à une immigration-invasion et à une non-intégration volontaire d’une grosse poignée de « jeunes » qui sévissent et font leur loi dans les zones de non-droit françaises, sans crainte de représailles de la part de la justice.

La solution pour éradiquer cette violence quasiment ingérable de crise extrême ? Exception faite de la méthode radicale du lance-flammes, le maire de Sevran réclame « une présence policière massive 24 heures sur 24 ». Et d’ajouter que « tant qu’il n’y aura pas d’évolution de la loi, on ne pourra pas gérer cette situation ». Une situation de guerre de rues contre laquelle il demande « des forces d’interposition, des casques bleus, comme ceux qu’on envoie à l’étranger pour empêcher les belligérants de s’entre-tuer »… et de faire des dommages collatéraux dans les rangs des enfants de Sevran.

S’il ne parle pas d’une présence de l’armée, le député de la circonscription, François Asensi (PCF) réclame pour sa part « que la police bénéficie des moyens adaptés à son action pour démanteler les réseaux mafieux liés à la drogue » et demande également [alors que d’autres réclament, pour cause d’atteinte à la liberté, la suppression de la vidéosurveillance dans certains lycées « difficiles »] « la mise en place de caméras dans les points sensibles pour dissuader et confondre les auteurs de violences ».

Plus de moyens de surveillance, plus de présence policière ? Encore faut-il qu’une fois interpellés, les trafiquants flingueurs ne soient pas relâchés dans la nature pour vice de procédure par des juges complaisants.

Pour Sébastien Bailly, représentant d’Alliance 93, syndicat de gardiens de la paix majoritaire dans le département, « sans extrême sévérité judiciaire, on n’y arrivera pas. Il faut bien comprendre que le trafic [de drogue] peut brasser 20 000 à 30 000 euros par jour… ». C’est sûr, ça rapporte plus que d’aller faire la plonge dans un fast-food…

0 commentaires: